La Finlande, le pays le plus heureux pour la sixième année consécutive

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20 mars 2023

En 2023, la Finlande reste en tête du World Happiness Report pour la sixième année consécutive. L’Afghanistan et le Liban restent les deux pays les plus malheureux de l’enquête.

Helsinki, capitale de la Finlande
Helsinki, capitale de la Finlande | © Julius Jansson

La Finlande reste le pays le plus heureux du monde pour la sixième année consécutive, selon le Rapport mondial sur le bonheur 2023 publié par le Réseau de solutions pour le développement durable des Nations unies le 20 mars.

Avec un niveau de satisfaction de 7,804 sur une échelle de 0 à 10 pour 2020–2022, le bonheur des Finlandais est nettement supérieur à celui des autres pays. Cependant, il a légèrement diminué pour la deuxième année consécutive après six années de hausse.

Le rapport tire ces conclusions à partir de données d’enquêtes menées auprès de personnes dans plus de 150 pays évaluant leur propre vie. Les pays sont classés selon leur niveau de bonheur en fonction de la satisfaction moyenne de leur vie au cours des trois années précédentes, en l’occurrence de 2020 à 2022.

Les 20 premiers pays du classemenent restent souvent les mêmes d’une année sur l’autre, mais la Lituanie en est un nouveau venu, et fait passer la France de la 20e à la 21e place. La Lituanie a gagné plus de 30 places depuis 2017, une amélioration qui peut être considérée comme faisant partie d’un phénomène balte plus général, le bonheur en Estonie et en Lettonie ayant fortement augmenté au cours des dernières années. Le bonheur en Europe centrale et orientale a augmenté et convergé vers les niveaux de l’Europe occidentale.

Bien que ces années furent marquées par la pandémie de Covid-19, le bonheur dans le monde n’a dans l’ensemble pas été affecté et est resté le même en 2020–2022 par rapport à 2017–2019. Comme prévu l’année dernière et confirmé dans le rapport de cette année qui couvre encore davantage la pandémie de Covid-19, les actes de bienveillance – aide, bénévolat et dons – ont fortement augmenté pendant la période.

Seuls deux pays du top 10, Israël et la Nouvelle-Zélande, ne se trouvent pas en Europe. L’Australie est 12e, le Canada 13e et les États-Unis 15e. Israël est passé de la 9e place l’année dernière à la 4e place. La Palestine est 99e avec un score de 4,908 sur 10.

RangPaysScore
1Finlande7.804
2Danemark7.586
3Islande7.530
4Israël7.473
5Pays-Bas7.403
6Suède7.395
7Norvège7.315
8Suisse7.240
9Luxembourg7.228
10Nouvelle Zélande7.213
133République Démocratique du Congo3.207
134Zimbabwe3.204
135Sierra Leone3.138
136Liban2.392
137Afghanistan1.859
Classement du bonheur basé sur une moyenne triennale 2020–2022. L’évaluation de sa vie se fait sur une échelle de 0 à 10 | World Happiness Report 2023

L’Inde se classe 126e avec un score de 4,036, tandis que la Chine est 64e, bien qu’il n’y ait pas d’informations pour la Chine en 2022 et que les résultats soient basés sur les enquêtes de 2020 et 2021.

Les voisins de la Finlande sont les pays les plus heureux du monde et les pays nordiques obtiennent tous de très bons résultats en matière de bonheur et d’égalité. D’une manière générale, les pays où la satisfaction moyenne à l’égard de sa vie est la plus élevée sont aussi ceux où le bonheur est le plus équitablement réparti, avec moins de citoyens étant peu heureux dans leur vie.

Toutefois, les différences sont faibles en Afghanistan et au Liban, les deux pays les plus malheureux du monde. Presque tout le monde y est malheureux.

Les pays d’Europe du Nord obtiennent de très bons résultats en matière de bonheur en raison de leurs caractéristiques sociétales et institutionnelles. Un produit intérieur brut par habitant élevé et une grande espérance de vie en bonne santé, la liberté de prendre des décisions importantes pour sa vie, l’absence de corruption, le soutien social (le fait de pouvoir compter sur des personnes) et la générosité personnelle sont des facteurs clés qui jouent tous un rôle décisif dans la construction du bonheur.

Les comportements vertueux augmentent généralement le niveau de bonheur de l’acteur et du bénéficiaire. Cependant, nombre d’entre eux, y compris les soignants par exemple, peuvent être insatisfaits de leur vie. Le rapport souligne que les institutions ont également un rôle à jouer pour garantir le bonheur dans une nation, en réduisant la misère par exemple.

Le rapport estime que les pays nordiques méritent également une attention particulière en raison de leurs niveaux généralement élevés de confiance envers les personnes et les institutions, un élément clé pour faire face à l’adversité – notamment la maladie, le chômage, la discrimination – et à des crises telles que la pandémie de Covid-19. Les personnes dont le niveau de confiance envers les autres et les institutions est élevé sont plus heureuses que celles qui vivent dans des environnements moins confiants et moins à même de l’être.

Néanmoins, les données fournissent une preuve supplémentaire que le niveau de satisfaction de sa vie réagit à des changements significatifs quant à la manière de la mener.

Avec la guerre en Ukraine, la confiance dans les gouvernements nationaux a augmenté en 2022 tant en Ukraine qu’en Russie, mais beaucoup plus en Ukraine qu’en Russie. Cependant en 2022, les notes ont chuté d’environ trois quarts de point, une baisse significative sur une échelle de 0 à 10 points, dans toute l’Ukraine en raison de l’invasion de la Russie.

En 2014, année de l’annexion de la Crimée par la Russie, le bonheur en Ukraine avait diminué de plus d’un point, alors qu’il avait augmenté de moitié en Russie. L’évaluation du bonheur s’est ensuite améliorée au fil des ans en Ukraine pour se rapprocher de celle de la Russie en 2021. Toutefois, en 2022, le score a baissé en Ukraine et augmenté en Russie. Le sentiment d’inquiétude évalué dans le rapport n’a pas été affecté en Russie en 2022.

Évaluations moyennes de la vie en Ukraine et en Russie au fil des ans
Évaluations moyennes de la vie en Ukraine et en Russie au fil des ans | © World Happiness Report 2023

Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.

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