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La Nouvelle-Zélande crée la première autorité de santé dédiée aux Māori

3 minutes de lecture
23 avril 2021

Le ministre néo-zélandais de la Santé a annoncé la création d’une autorité de santé indépendante dédiée aux Māori afin de réduire les inégalités en matière d’accès aux soins.

Andrew Little, ministre de la Santé de Nouvelle-Zélande, annonçant la suppression de tous les conseils de santé de district pour mettre en place Health NZ et la création d'une autorité de santé
Andrew Little, ministre de la Santé de Nouvelle-Zélande, annonçant la suppression de tous les conseils de santé de district pour mettre en place Health NZ et la création d’une autorité de santé Māori.

L’espérance de vie des Māori est de 7 ans inférieure à celle des non-Māori

Le ministre de la santé de Nouvelle-Zélande a annoncé une refonte des agences de santé afin d’améliorer l’offre de soins aux patients et a inclus la création d’une autorité sanitaire dédiée aux Māori. Il s’agit d’une première dans le soutien à la santé de cette communauté indigène qui constitue la première minorité de Nouvelle-Zélande avec 17% de la population.

Prévue pour être mise en place d’ici juillet 2022, l’agence Māori aura des pouvoirs de mise en service et prendra des décisions conjointes avec l’agence de santé centrale. Dotée de son propre budget et de sa propre politique d’achat, le ministre n’a pas encore donné de détails sur les sommes allouées à l’agence.

Malgré des récentes améliorations, les Māori meurent 7 ans plus tôt que la population non Māori en Nouvelle-Zélande. Selon le ministère de la Santé, la mortalité d’origine cardiovasculaire est 2,5 fois plus élevée chez les Māori. Ils ont également les plus haut niveaux de besoins de santé non satisfaits de tous les groupes de population.

Les raisons de cette inégalité en matière de santé sont multiples, complexes et certaines relèvent de facteurs socio-économiques.

Mais en 2019, un tribunal créé en 1975 pour enquêter sur les violations de la protection des Māori a publié un rapport sur les soins de santé fournis aux Māori.

Il a interrogé plus de 200 personnes qui avaient des plaintes liés à la santé. Le rapport a conclu que « le cadre échoue à définir de manière cohérente des engagements pour atteindre l’égalité en matière de santé pour les Māori ». Et malgré les sommes « énormes » dépensées dans le secteur de la santé au cours des 20 dernières années, elles n’ont pourtant apporté « que peu d’améliorations quantifiables pour la santé des Māori ». En conséquence, « une grande partie des faits […] indique que le fonctionnement est institutionnellement raciste ».

L’un des problèmes identifiés les plus importants était que « les organisations de santé primaire Māori, l’équivalent de maisons de santé publiques, étaient sous-financées dès le départ ». Répondant aux attentes des leaders des communautés, le tribunal a donc recommandé au gouvernement d’explorer « le concept d’une autorité de santé primaire Māori autonome ».

La réparation d’un système de santé défaillant

Avec ce nouvel organisme indépendant, la communauté s’attend à un meilleur accès à un plus large éventail de services, pour ne plus avoir besoin de se déplacer loin pour se faire soigner par exemple.

Mais certains experts n’étaient pas d’accord sur les solutions pour résoudre les inégalités de santé entre Māori et non Māori.

Le parti nationaliste n’était pas favorable à la création d’un système de santé parallèle, estimant qu’il serait préférable de fournir un meilleur cadre pour la santé des Māori au sein du même système.

« Je ne veux pas que nous perdions notre temps, notre énergie et nos efforts à essayer de réparer un système qui est cassé » avait déclaré Tureiti Lady Moxon, une responsable de la communauté Māori qui avait initié le rapport d’enquête du tribunal de Waitangi en 2019.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.