La République tchèque envisage de supprimer la LV2 obligatoire au collège

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20 avril 2022

La République tchèque envisage de modifier le programme des élèves. L’enseignement d’une seconde langue vivante au collège ne serait plus obligatoire dans le cadre de la réforme.

Élève au collège
Illustration | © Ben Mullins

Le ministre de l’éducation de la République tchèque, Petr Gazdík, a publié le mois dernier le plan d’un nouveau programme éducatif dans lequel l’apprentissage d’une deuxième langue vivante au collège ne serait plus obligatoire, dix ans après seulement sa mise en place.

Pour le ministère, qui a publié le nouveau plan cadre après consultation d’un groupe d’experts du secteur de l’éducation, l’apprentissage d’une LV2 ne serait pas nécessaire à cet âge.

En République tchèque, les élèves de 4ème, qui ont généralement 12–13 ans, doivent choisir une deuxième langue étrangère. Très souvent, la LV1 est l’anglais.

L’enseignement d’une deuxième langue vivante au collège est devenue obligatoire à parti de 2013 dans le pays, mais le ministère prévoit de la supprimer dix ans plus tard. Pour le ministère, certains enfants ont déjà du mal à apprendre correctement le tchèque et une langue étrangère.

Une LV2 pourrait alors être choisi parmi les options possibles, et serait plus probablement enseigné aux enfants n’ayant pas de difficultés d’apprentissage. Les autres pourraient avoir plus de temps pour se concentrer sur moins de langues mais de mieux les apprendre.

Cependant, les professeurs de langues étrangères ne sont pas d’accord avec ce plan. S’il n’y a pas assez d’élèves inscrits pour une langue, la classe ne sera pas ouverte, ce qui pourrait entraîner une perte d’emplois.

Les représentants des associations de professeurs de langues étrangères (anglais, français, allemand, russe et espagnol) dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur ont envoyé une lettre au Premier ministre Petr Fiala, pour lui faire part de « leur opposition sans équivoque à la suppression prévue de la langue vivante supplémentaire obligatoire dans l’enseignement primaire ».

Une pétition a également été ouverte début avril jusqu’à mercredi et a recueilli 2 300 signatures.

La lettre a été soutenue par les chambres de commerce de France et d’Allemagne, vu que l’apprentissage de ces langues peut stimuler les relations économiques et commerciales entre pays. De surcroît, les étudiants qui parlent couramment des langues étrangères ont généralement un profil plus attractif pour les employeurs dans de nombreux secteurs.

Quelques étudiants tchèques qui ont obtenu un diplôme en France dans le cadre d’un programme éducatif soutenu par le gouvernement ont demandé au ministre de revoir son programme. L’apprentissage des langues étrangères contribue à la réussite d’une carrière, puisque « deux ministres de l’éducation, des hauts fonctionnaires de l’administration publique et européenne, des universitaires et des scientifiques, des managers, des avocats et des médecins ayant réussi au niveau international » ont suivi le même programme qu’eux.

En outre, les professeurs de langues étrangères font valoir qu’apprendre les bases d’une langue étrangère à un jeune âge ne surcharge pas les enfants et est beaucoup plus efficace que lorsqu’ils commencent au lycée. Ils considèrent également que l’enseignement des langues à l’école contribue à atténuer les inégalités socio-économiques. Les parents qui ont les moyens de voyager ou qui ont un emploi bien rémunéré sont plus enclins à exposer leurs enfants aux langues étrangères et à augmenter leurs chances de trouver à leur tour un emploi bien rémunéré.

Selon le journal Lidovky, plusieurs ambassadeurs de pays membres de l’Union européenne ont même fait part de leurs préoccupations concernant cette mesure.

Une consultation publique sur le nouveau cadre éducatif ouverte pendant un mois se termine le 21 avril.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.