Le ministère de l’éducation français refuse l’utilisation du point médian

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7 mai 2021

Le ministère français de l’éducation interdit officiellement l’enseignement de l’écriture inclusive, car le point médian rend la langue plus compliquée. Il recommande d’utiliser des substantifs masculins et féminins pour désigner un groupe de personnes.

Les enseignants français devront respecter la grammaire française et ne pas utiliser l'écriture inclusive avec le point médian.
Les enseignants français devront respecter la grammaire française et ne pas utiliser l’écriture inclusive avec le point médian.

Le ministère français de l’éducation a publié l’interdiction officielle de l’utilisation du point médian dans les manuels scolaires, et affirme la nécessité de respecter la grammaire et la structure actuelles de la langue française enseignée aux enfants.

Le français est souvent considéré comme une belle langue mais difficile. L’une des difficultés rencontrées par les anglophones, qui existe aussi dans d’autres langues latines comme l’espagnol ou l’italien, est d’identifier les mots masculins et féminins. En français, les objets ne sont pas affectés à un genre neutre et sont soit féminins, soit masculins. En fait, le genre neutre existe, mais il prend la forme du masculin. De plus, lorsqu’un groupe de personnes est composé d’un homme et de plusieurs femmes, la grammaire veut que les adjectifs ou les verbes prennent la forme du masculin. Et plusieurs métiers ou fonctions sont par défaut masculins.

Par conséquent, l’écriture inclusive vise à apporter plus d’équilibre dans un monde dominé par les hommes, en proposant une version plus féminine de la société. Différentes solutions existent, comme l’adoption de tous les métiers avec une version masculine et féminine, comme docteur et docteure, cheffe et chef. Par conséquent, pour éviter la domination du masculin, il faudrait inclure les deux substantifs au lieu d’un seul pour désigner un groupe de personnes de sexes différents, comme « les policiers et les policières », ce qui rendrait les phrases plus lourdes et plus longues.

L’une des solutions dominantes consiste également à inclure un point médian, en écrivant le mot au masculin et au féminin en même temps. Ainsi, on écrira « chef•fe » pour chef, et « les pompier•e•s sont fatigué•e•s ». En proposant les deux versions, on se rapprocherait de la neutralité du genre.

L’écriture inclusive nuisible à l’intelligibilité du français

L’utilisation d’une nouvelle forme neutre comme le « it » en anglais est beaucoup moins débattue, car cela nécessiterait une refonte complète de la langue française.

L’Académie française, qui instaure les règles de la langue française, souvent de manière conservatrice, considère l’écriture inclusive comme une « réforme immédiate et totalitaire violant le rythme de l’évolution d’une langue ».

Un manuel scolaire publié en 2017 a suscité des critiques parmi les politiques, les linguistes et divers universitaires. Suite à la polémique, le Premier ministre avait adopté un règlement interdisant l’écriture inclusive dans les documents administratifs. Et en 2021, le ministère de l’éducation a donc officialisé cette interdiction pour les manuels scolaires et les enseignants.

La note mentionne que l’écriture inclusive – majoritairement considérée comme la méthode utilisant le point médian – serait « nuisible à la pratique et à l’intelligibilité de la langue française ». De plus, si le point médian permettrait une plus grande inclusion de genre, le gouvernement souligne qu’elle exclut les enfants souffrant de handicaps, comme la dyslexie, car elle devient plus difficile à lire et à comprendre. Le point médian n’est par ailleurs fait qu’un changement à l’écrit puisqu’il est difficile de l’adapter à l’oral.

Le ministre recommande plutôt d’utiliser les versions masculine et féminine des mots lorsqu’il s’agit de désigner un groupe de personnes avec leurs titres ou fonctions.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.