L’Afrique du Sud interdit la chasse au lion en captivité mais laisse les lions sauvages être tués

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3 mai 2021

La chasse au lion en captivité a été interdite pour des raisons économiques, pour contribuer à repositionner l’image de l’Afrique du Sud pour le tourisme. La chasse au lion à l’état sauvage reste, elle, toujours autorisée.

Lion
La chasse au trophée des lions en Afrique du Sud sera interdite pour les animaux en captivité mais pas pour les animaux sauvages

L’Afrique du Sud a décidé d’interdire la chasse au lion élevé en captivité. La ministre de l’Environnement, des Forêts et de la Pêche, Barbara Creecy, a publié le rapport d’un groupe d’experts issus de bords différents et qui ont examiné les pratiques de gestion des éléphants, des lions, des léopards et des rhinocéros.

Le rapport long de 582 pages présente 18 objectifs et 60 recommandations, dont l’arrêt de la chasse au lion en captivité, ce qui a ensuite été adopté par le gouvernement. C’est l’une des deux recommandations qui n’ont pas fait l’unanimité parmi les membres du panel.

L’interdiction porte à la fois sur la chasse close et sur la chasse à courre des lions élevés en captivité. La première consiste à chasser l’animal dans un lieu fermé, la seconde à relâcher le lion dans la nature, bien qu’il ne soit pas apte à vivre à l’état sauvage et qu’il sera de toute façon tué peu de temps après.

Si les ONG étaient satisfaites de la recommandation, elles devaient cependant faire des concessions face aux intérêts économiques.

La gain économique ne vaut pas l’impact sur l’image de l’Afrique du Sud

La conservation de la faune sauvage en Afrique du Sud repose sur la combinaison de terrains appartenant à l’État et de zones privées. Et le secteur privé a besoin d’un modèle économique, qui provient principalement de diverses formes de tourisme, allégeant ainsi les fonds versés par le gouvernement sud-africain.

Et la première phrase du rapport indique clairement l’importance de l’économie dans les décisions : « nous devons comprendre le rôle et la contribution du secteur de la faune sauvage au produit intérieur brut national ».

Comme l’Afrique du Sud veut devenir un leader dans la conservation de la faune sauvage et développer le tourisme, il a donc été jugé nécessaire de supprimer le point sensible au sujet des lions élevés en captivité. Les principales raisons de l’interdiction étaient que « l’industrie de l’élevage de lions en captivité ne contribuait pas à la conservation et portait atteinte à la réputation de l’Afrique du Sud en matière de conservation et de tourisme ».

En fait, l’interdiction est donc surtout due au fait que la chasse aux lions en captivité est controversée et nuit à l’image de marque de l’Afrique du Sud. « La chasse aux lions élevés en captivité pourrait avoir causé des dommages irréparables à la réputation de l’Afrique du Sud, surtout si l’on tient compte de la publicité mondiale négative, sans parler de l’image de l’industrie de la chasse en général. »

La chasse au lion à l’état sauvage toujours autorisée

Et comme l’explique encore le rapport, la valeur économique est minime et « nuit à l’image de marque de l’Afrique du Sud touristique ». L’élevage de lions en captivité, et notamment ceux qui sont élevés pour la chasse, n’est pas « l’image que l’Afrique du Sud souhaite pour le pays. Les revenus tirés de l’élevage de lions en captivité pour la chasse ne valent pas la peine de compromettre la réputation de notre marque nationale et notre position en tant que destination unique pour la faune sauvage. »

Cependant, la chasse aux animaux sauvages est toujours autorisée. Ainsi, au lieu d’abattre les animaux élevés pour le tourisme – 8 000 à 10 000 lions vivent dans des ranchs – les chasseurs chasseront directement les 2 000 lions sauvages d’Afrique du Sud. Le rapport indique que la chasse aux lions captifs n’a pas nui aux populations d’animaux sauvages. Cependant, les conséquences d’une telle interdiction sur la conservation de la faune n’ont pas été appréhendées.

L’objectif de cette interdiction est de contribuer à repositionner la réputation de l’Afrique du Sud en tant que « destination de choix encore plus compétitive pour l’écotourisme et la chasse responsable ».

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.