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Une ministre ghanéenne évoque ses expériences lesbiennes passées dans un pays où l’homosexualité est interdite

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30 avril 2021

Une ministre ghanéenne, Ursula Owusu-Ekufu, déclare avoir eu des expériences homosexuelles à l’adolescence, explorant ainsi sa sexualité dans un pays où l’homosexualité est un crime. Elle pense également que les personnes devraient garder leur sexualité privée pour éviter tout problème.

Ursula Owusu Ekuful
Ursula Owusu Ekuful lors de son entretien avec Nana Aba Anamoah | YouTube

Une phase passagère

Ursula Owusu-Ekufu, 56 ans, est avocate, militante des droits des femmes, mais aussi ministre des Communications et de la Numérisation au Ghana depuis 2017.

Lors d’une interview sur YouTube avec Nana Aba Anamoah, une personnalité médiatique connue au Ghana, elle a exprimé son point de vue sur la polygamie ou les LGBTQ+. Elle a mentionné avoir eu sa propre expérience avec des filles, sans donner de détails. « Je ne m’en excuse pas. Nous l’avons tous fait à un moment donné, nous expérimentions des choses comme ça, mais c’était une phase passagère », en faisant notamment référence à l’internat. Elle poursuit en disant : « Nous explorons notre sexualité et nous faisons toutes sortes de choses stupides en grandissant », après avoir déclaré qu’elle « aime (ses) hommes ».

Le Ghana interdit les relations entre personnes de même sexe et les homosexuels peuvent être condamnés à des peines allant de 5 à 25 ans de prison en vertu d’une loi datant de 1960. La loi interdit toute « connaissance charnelle contre nature », ce qui est généralement vu comme l’interdiction de la sodomie. Le Ghana est l’un des 70 pays au monde qui considèrent l’homosexualité comme un crime, l’Afrique représentant 32 de ces 70 pays.

Bien que le Ghana n’applique pas vraiment cette loi et n’ait pas durci les sanctions, contrairement à certains de ses voisins, selon un rapport de Human Rights Watch en 2018, les homosexuels peuvent être persécutés au Ghana.

Le premier centre LGBTQ+ au Ghana a ouvert ses portes pendant moins d’un mois

En février 2021, la police a fermé le premier centre accueillant des membres de la communauté LGBTQ+. En moins d’un mois d’existence, le centre a subi des pressions de groupes religieux et politiques qui souhaitaient sa fermeture.

En 2017, Akua Donkor, une femme qui aspire à devenir présidente, a proposé de mettre les homosexuels en prison.

La ministre Ursula Owusu-Ekufu a déclaré lors de son interview que « si nous gardons notre sexualité privée, nous n’aurons pas de problèmes. » Tout en remerciant Dieu de ne pas avoir eu de résaux sociaux dans sa jeunesse, elle a estimé que « s’embrasser et se toucher de manière sexuellement suggestive en public, tout le monde trouverait cela offensant. Ne vous attendez pas à ce que j’apprécie ça ». Elle s’est également montrée mal à l’aise lorsqu’elle a évoqué le cas d’hommes qui se tenaient la main dans la rue.

Lors de son second mariage, la ministre a également déclaré qu’elle n’accepterait pas de voir son mari prendre une seconde épouse dans un pays où la polygamie a été interdite en 2015, mais où la loi n’est pas non plus forcément appliquée. « Je ne pense pas que ce soit correct d’avoir plusieurs épouses », a‑t-elle ajouté.

Quant au mariage homosexuel, le président Nana Akufo-Addo a déclaré qu’il ne le légaliserait jamais pendant son mandat.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.