Le Chili et la Serbie se vaccinent contre le Covid-19 plus rapidement que l’Union européenne

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26 février 2021

Le Chili et la Serbie ont déjà injecté une première dose de vaccin contre le Covid-19 à plus de 17 % de la population. L’Union européenne n’a administré une dose de vaccin qu’à 6 % des Européens.

Près de 3 millions de doses en 3 semaines

Le Chili, un pays de 18 millions d’habitants, a déjà administré la première dose de vaccin contre le Covid-19 à 3 millions de ses citoyen, soit 17 % de la population.

Le président Sebastián Piñera s’attend à ce que tous les Chiliens de plus de 65 ans reçoivent au moins une première dose dans les jours à venir.

Ces performances sont d’autant plus frappantes que 90 % des injections vaccinales ont eu lieu en moins de trois semaines, avec une moyenne de 130 000 premières piqûres par jour.

Mais leur campagne de population massive n’a réellement commencé qu’au début du mois de février. Le 3 février, moins de 80 000 doses avaient été injectées. Le Chili a cependant rapidement dépassé l’Union européenne. En moyenne, le Chili a inoculé le sérum 4,4 fois plus vite que les pays membres de l’UE en février.

La Serbie n’a pas le luxe de choisir

L’Union européenne a commencé la vaccination en décembre. Cependant, elle progresse régulièrement mais plus lentement que le Royaume-Uni, les États-Unis ou même la Serbie.

La Serbie, qui ne fait pas partie de l’UE, a presque administré autant de vaccins que les États-Unis proportionnellement à la taille de sa population, avec 20 doses pour 100 personnes.

Ces différences s’expliquent par le pragmatisme de ces deux pays : une exécution rapide et un sens de la realpolitik.

Comme le rapporte la BBC, le Premier ministre serbe n’est pas très regardant sur la provenance du vaccin, qu’il soit chinois, américain ou européen : « Nous nous en moquons tant qu’ils sont sûrs et que nous les recevons le plus rapidement possible. »

Le vaccin chinois largement distribué

L’Union européenne n’utilise pas le vaccin chinois CoronaVac, développé par Sinovac.

En revanche, la Serbie et le Chili l’accueillent à bras ouverts. La campagne à grande échelle menée au Chili a d’ailleurs commencé avec le médicament chinois. Le pays a acheté le vaccin à Pfizer et a reçu des doses à la fin du mois de décembre, mais la quantité reçue était minime par rapport à celle de l’UE.

En fait, le président Sebastián Piñera et les ministres de la santé et des sciences ont accueilli la réception de près de 2 millions de doses chinoises le jeudi 25 février. Le lendemain, un autre lot de 2 millions a été reçu.

Près d’un mois plus tôt, 4 millions de vaccins avaient également été collectés par le président lui-même en l’espace de trois jours, ce qui a permis au pays de lancer la campagne à grande échelle.

Des essais cliniques soutenus par le Chili

Le Chili a enregistré plus de 800 000 infections et 20 000 décès, ce qui a suscité de vives critiques de la part de la population.

Mais le pays a accepté de réaliser des essais cliniques de phase 3 pour AstraZeneca, Johnson & Johnson, Sinovac et CanSino.

Le pays était donc en position favorable pour négocier avec les entreprises pharmaceutiques, aidé par ailleurs par sa réputation d’État prospère.

L’administration chilienne a même fourni des fonds pour accueillir l’essai de Sinovac, soutenu par l’Université catholique pontificale du Chili, en échange d’un accès prioritaire au médicament. Cette université, l’une des plus reconnues d’Amérique latine, avait déjà travaillé avec Sinovac sur les virus respiratoires avant la pandémie de Covid-19.

L’Union européenne, qui compte 450 millions d’habitants, a administré plus de 30 millions de doses au total, soit dix fois plus que le Chili. Le pays sud-américain n’a également administré la deuxième injection qu’à 50 000 personnes à ce jour.

Le Chili a pour objectif de doubler le rythme en mars, avec 300 000 injections quotidiennes, et de vacciner 80 % de la population d’ici à la fin du mois de juin 2020.

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Sources médias et liens utiles :

Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.