Le lait maternel : une potentielle méthode de dépistage de cancers du sein ?

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14 septembre 2023

Une étude espagnole montre que le lait maternel pourrait améliorer la détection de certains cancers du sein chez les nouvelles et futures mères grâce à une détection plus précoce de la maladie.

lait maternel
Une récente étude a permis de détecter la présence d’un cancer du sein par l’analyse du lait maternel | © rawpixel.com, Illustration

Selon une étude de l’hôpital universitaire du Vall d’Hebron à Barcelone, en Espagne, des chercheuses ont fait une découverte qui pourrait modifier les méthodes de dépistage du cancer du sein chez les femmes enceintes et qui ont récemment accouché.

La nouvelle méthode, publiée par l’American Association for Cancer le 14 septembre, implique le lait maternel.

Il s’avère que le cancer peut être détecté dans le lait maternel. L’ADN tumoral acellulaire (ADNct) – de l’ADN de cellules cancéreuses sorti des cellules qui peut être détecté dans les fluides corporels – était présent dans 13 échantillons de lait maternel prélevés sur 15 femmes atteintes d’un cancer du sein. Selon les résultats, cette méthode de détection de l’ADNct peut être 79 % plus efficace que les tests sanguins traditionnels et permet d’identifier le cancer avec précision dans 71,4 % des cas.

Le lait maternel comme moyen de dépistage non invasif du cancer du sein

Le lait maternel pourrait alors être utilisé comme méthode de dépistage et comme outil de diagnostic pendant la période de lactation, qui s’étend généralement de la grossesse à environ deux ans après l’accouchement.

Les femmes plus âgées ont recours à la mammographie et les femmes qui n’allaitent pas à la biopsie sanguine, à l’aspiration du liquide mamelonnaire ou au lavage canalaire. Les méthodes traditionnelles de dépistage du cancer du sein restent invasives et inconfortables. L’utilisation du lait maternel pourrait constituer une procédure innovante, non invasive et indolore.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 2,3 millions de cas de cancer du sein sont recensés chaque année dans le monde et il s’agit de la principale cause de décès par cancer chez les femmes dans 95 % des pays du monde. L’étude indique que le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes enceintes et allaitantes, et que 55 % des cas de cancer du sein concernent des femmes de moins de 45 ans.

Détecté à un stade précoce, le taux de survie à cinq ans du cancer du sein est de 99 %

L’un des facteurs critiques de toute forme de cancer est le moment où il est détecté. Dans le cas d’un cancer du sein survenant pendant la grossesse et après l’accouchement, il est généralement diagnostiqué à un stade plus avancé que les autres cancers du sein.

Dr Saura, l’une des principales chercheuses de l’étude, explique que « les changements physiologiques qui se produisent dans le sein pendant la grossesse et le post-partum rendent les tumeurs plus difficiles à détecter […] et les femmes tombent enceintes à des âges où le dépistage de la population par mammographie n’est pas encore pratiqué ». Cela entraîne une progression rapide, une évolution agressive, un risque plus élevé de développer des métastases.

Une détection précoce d’un cancer permettrait, au stade localisé, d’assurer un taux de survie de 99 % les années qui suivent, selon l’American Cancer Society. La découverte la plus remarquable concernant l’ADNct est donc qu’il pourrait servir de système d’alerte précoce. Il pourrait prédire la présence d’un cancer jusqu’à 18 mois plus tôt que les scanners habituels et garantir ainsi un traitement efficace.

Bien que d’autres recherches et essais cliniques soient nécessaires, cette étude offre l’espoir d’une détection plus précoce du cancer du sein, d’un traitement plus efficace et, par conséquent, de sauver de nombreuses vies.

Les chercheuses poursuivent déjà une nouvelle étude sur des échantillons de lait maternel prélevés sur 5 000 femmes en bonne santé âgées de plus de 40 ans dans le monde entier et sur des femmes de tout âge présentant un risque de contracter un cancer du sein, dans l’espoir d’améliorer la compréhension du lait maternel en tant que moyen de détection potentiel.

Monika Filipovic

Monika Filipović est rédactrice pour Newsendip.

Elle est croate et diplômée en sciences politiques et en études européennes et internationales. Elle a également travaillé au Parlement de l'Union européenne.

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