Le gouvernement du Nigeria a ordonné la suspension de millions de numéros de téléphone à partir du 4 avril. Il est interdit aux Nigérians d’appeler depuis ces numéros. Depuis plus d’un an, il est demandé à la population de connecter sa carte SIM à son identité afin de réduire les fraudes.
Le gouvernement fédéral a ordonné aux opérateurs télécoms de bloquer tous les appels sortants provenant de numéros de téléphone qui ne sont pas liés à un numéro d’identité national (NIN) à partir du 4 avril.
Près de 73 millions de lignes ne peuvent émettre d’appels, au moins temporairement. Cette décision fait suite à une directive nationale qui a débuté en décembre 2020 pour relier les numéros de téléphone à l’identité du propriétaire dans le but de lutter contre la fraude.
La Nigerian Communications Commission a enregistré 198 millions d’abonnés téléphoniques actifs en février 2022 alors que le pays compte environ 210 millions d’habitants. Presque tout le monde, y compris les enfants, aurait donc au moins un numéro de téléphone.
Certains ont plusieurs cartes SIM et les utilisent pour des activités illégales : escroqueries, fraudes, kidnapping, etc. Le gouvernement a donc exigé d’associer les numéros de téléphone à l’identité des propriétaires pour mieux identifier les activités et les coupables.
Le Ghana a également commencé à mettre en œuvre une mesure similaire en octobre dernier. Et comme pour le Ghana, la transition ne s’est pas faite sans difficultés au Nigeria.
La date limite d’enregistrement des numéros de téléphone a été reportée à plusieurs reprises, jusqu’au 31 mars 2022. Mais après une dernière prolongation pour connecter la carte SIM et l’identité du propriétaire, les autorités ont ordonné aux opérateurs de télécoms de suspendre toutes les lignes à partir du 4 avril.
Pour l’instant, les abonnés concernés par cette restriction peuvent toujours recevoir des appels, envoyer et recevoir des SMS et utiliser Internet, mais il leur est interdit d’appeler d’autres numéros.
Lorsque le gouvernement a décidé de suspendre les lignes, 125 millions de cartes SIM avaient leur numéro d’identification national soumis pour le couplage. Ce qui signifie que 73 millions d’autres ne l’ont pas fait et ne peuvent donc plus passer d’appels.
La Commission de gestion de l’identité nationale chargée d’effectuer les connexions a été critiquée pour son manque d’efficacité et les problèmes liés à sa plateforme en ligne.
Pour les opérateurs – MTN, Globacom, Airtel et 9mobile – la suspension des lignes peut entraîner une perte d’activité, mais ils sont tenus de se conformer à la réglementation. D’autres entreprises dont leur activité dépend fortement des appels téléphoniques pourraient également être impactées.
La National Association of Telecoms Subscribers souhaitait, elle, laisser les abonnés effectuer la transition selon leur propre rythme sans imposer de date butoir.