Un recensement effectué à São Paulo a montré que la ville comptait 31 % de sans-abri en plus en 2021 qu’en 2019. C’est trois fois plus qu’en 2000.

Une étude de l’administration de São Paulo publiée le 23 janvier montre que la ville la plus peuplée du Brésil compte 31 884 sans-abri, ce qui représente une augmentation de 31 % au cours des deux dernières années.
Il y a eu 7 540 sans-abri supplémentaires identifiés depuis 2019 dans la ville, soit l’équivalent de toute la population de sans-abri de la ville Rio de Janeiro en 2020.
Il y a vingt ans, il n’y avait que 10 000 sans-abri à São Paulo.
Le recensement était censé être effectué en 2023 mais la ville s’est inquiétée des conséquences de la pandémie de COVID-19 et a décidé de le réaliser plus tôt.
Le recensement est basé sur une enquête auprès des sans-abri rencontrés dans des lieux publics ou dans des centres d’hébergement. Mais pour le père Julio Lancellotti, qui aide les sans-abri depuis des années, le recensement sous-estime largement la réalité car tout le monde ne vit pas dans la rue ou dans des foyers.
Le nombre de tentes et de logements improvisés recensés a augmenté de 330% en 2021 par rapport à 2019.
Dans l’État de São Paulo, 70 % des villes sont moins peuplées que le nombre de personnes qui vivent dans les rues de São Paulo.
Trois fois plus de logements improvisés dans les rues qu’en 2019
La plupart des sans-abri sont des hommes, âgés de 41,7 ans en moyenne.
Mais le recensement montre aussi que davantage de familles vivent dans la rue puisque 29% des personnes ont déclaré vivre avec une personne qu’elles considèrent comme un membre de leur famille contre 20% en 2019.
La quasi-totalité des sans-abri sont nés au Brésil, 59% viennent de l’État de São Paulo, 39% de la ville elle-même, et 41% d’un autre État du Brésil. La principale raison pour laquelle les personnes avaient déménagé dans cet État est la recherche d’un emploi.
Mais les conflits familiaux pour 35% des cas, l’alcoolisme et les addictions à la drogue (30%) ou la perte de revenus (28%) ont conduit les personnes à perdre leur maison, ont-ils expliqué.
Pour 46% d’entre elles, avoir un emploi stable est ce qui leur permettrait de sortir de la rue, ce que 92% espèrent.
Au Brésil, 11 % des logements sont vacants.