Renault a cédé ses actifs russes à la ville de Moscou. Le groupe peut racheter ses parts d’AvtoVAZ durant les six prochaines années.

Les actifs de Renault Russie ont été transférés au gouvernement de la ville de Moscou, ont annoncé les deux parties le 16 mai.
Le Conseil d’administration de Renault Group a approuvé à l’unanimité la signature des accords pour céder 100 % des parts de Renault Group dans Renault Russie à la ville de Moscou.
De plus, les 68 % de sa participation dans AvtoVAZ, le fabricant des voitures Lada et le plus grand constructeur automobile de Russie, deviennent la propriété de NAMI, l’Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs, qui appartient au ministère russe de l’industrie et du commerce. Rostec, un conglomérat de défense public détenu par l’État, conserve les parts restantes d’AvtoVAZ.
AvtoVAZ produira les Lada et assurera la maintenance des voitures Renault en Russie.
Renault et le gouvernement russe ont convenu que le constructeur automobile français pourrait racheter sa participation dans AvtoVAZ dans les six prochaines années. Les détails du montant de la transaction ou les conditions financières pour le rachat des parts n’ont pas été communiqués.
« Aujourd’hui, nous avons pris une décision difficile mais nécessaire ; et nous faisons un choix responsable envers nos 45 000 salariés en Russie, tout en préservant la performance du Groupe et notre aptitude à revenir dans le pays à l’avenir, dans un contexte différent. J’ai confiance dans la capacité de Renault Group à accélérer encore sa transformation et à dépasser ses objectifs moyen-terme, » a déclaré Luca de Meo, le directeur général de Renault Group.
« C’est ainsi que nous préserverons les compétences clés, le cycle de production et les emplois », a de son côté déclaré le ministre de l’Industrie et du Commerce Denis Manturov sur Telegram.
Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a également annoncé qu’il reprenait l’usine Renault de Moscou et qu’il redémarrerait la production de voitures sous la marque Moskvitch créée pendant l’union soviétique et dont la production s’est arrêtée depuis des années.
Renault a suspendu ses activités en Russie depuis le 23 mars. Les chaînes de production d’AvtoVAZ sont perturbées depuis le mois de mars en raison d’un manque d’approvisionnement en composants, la société ne pouvant les importer en raison des sanctions imposées pour l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les vacances d’été des employés, prévues du 25 juillet au 14 août, ont même été avancées au 4–24 avril.
Le marché automobile russe a subi un dixième mois consécutif de ralentissement des ventes de voitures. En avril, elles ont chuté de 79 % par rapport à l’année précédente a indiqué l’Association des entreprises européennes. Une telle baisse s’explique par une « pénurie de voitures dans les entrepôts », la logistique étant perturbée, « une hausse des prix », dans un contexte de volatilité du rouble, et « des taux prohibitifs des prêts automobiles », la banque centrale russe ayant relevé son taux directeur à 20% fin février.
Au 31 décembre, la valeur comptable des immobilisations incorporelles, corporelles et goodwill consolidés du groupe Renault en Russie s’élevait à 2,2 milliards d’euros.