Un rapport montre que le nombre d’incidents antisémites aux États-Unis en 2021 n’a jamais été aussi élevé depuis que l’Anti-Defamation League a commencé à les décompter en 1979.
L’audit annuel des incidents antisémites de l’Anti-Defamation League (ADL) publié le 26 avril fait état de 2 717 incidents aux États-Unis en 2021.
Il s’agit du nombre le plus élevé depuis que l’ADL, une ONG contre l’antisémitisme et les discriminations basée aux États-Unis, a commencé à enregistrer les incidents en 1979. Les données incluent les agressions, le harcèlement et le vandalisme de nature antisémite signalés par les victimes, les forces de l’ordre et les responsables communautaires qui ont ensuite été évaluées par le personnel de l’ADL.
L’ADL a constaté une augmentation de 148 % des incidents en mai 2021 par rapport au mois de mai de l’année précédente. Cette augmentation a coïncidé avec un pic de tensions entre Israël et le Hamas. Au cours de ce mois, 297 incidents furent signalés à travers les États-Unis. Des Juifs ont été physiquement ciblés et violemment passés à tabac lors d’incidents survenus après le 10 mai, lorsque le conflit entre le Hamas et Israël s’est intensifié.
Outre les agressions, les cas de harcèlement et de vandalisme ont également augmenté. Il y a eu 1 776 harcèlements remontés et 853 actes de vandalisme, selon l’ADL. Le harcèlement a augmenté de 43 % et le vandalisme de 14 % par rapport à 2020.
L’état de New York, le New Jersey, la Californie, la Floride, le Michigan et le Texas représentent 58 % du total des incidents, ce qui est principalement dû au fait qu’une grande partie de la communauté juive vit dans ces états. Selon le département de police de la ville de New York, les plaintes concernant des incidents de crimes haineux motivés par des préjugés dans la ville ont augmenté de 71 % en 2021 par rapport à 2020, passant de 116 à 198 plaintes.
La majorité des attaques ont été menées par des groupes extrémistes locaux : les suprémacistes blancs et les groupes haineux locaux représentent 52 % du total des incidents.
Mais le « conflit de mai n’a représenté qu’un pic parmi d’autres », car une flambée de violence a également été observée en novembre et décembre, alors qu’il n’y avait pas de combats en cours en Israël.
« Lorsqu’il s’agit d’actes antisémites en Amérique, on ne peut pas pointer du doigt une idéologie ou un système de croyance unique, et, dans de nombreux cas, nous ne connaissons tout simplement pas la motivation » des incidents, a déclaré Jonathan A. Greenblatt, directeur général de l’ADL. « Mais nous savons que les Juifs connaissent plus d’incidents antisémites que nous n’en avons connu dans ce pays depuis au moins 40 ans, et c’est un indicateur profondément troublant de fissures sociétales plus larges. »