Le président philippin Rodrigo Duterte avait décidé d’arrêter une coopération militaire avec les États-Unis. Mais il a reporté une nouvelle fois cette décision de 6 mois alors que la présence de la Chine dans les eaux territoriales philippines inquiète.
En février 2020, le président philippin Rodrigo Duterte avait annoncé qu’il suspendait l’accord sur les forces étrangères (Visiting Forces Agreement) avec les États-Unis, qui fournit le cadre juridique permettant aux troupes américaines d’opérer aux Philippines et qui constitue la base de leurs collaborations militaires.
Depuis l’arrivée de M. Duterte au pouvoir en 2016, les relations entre les Philippines et les États-Unis sont difficiles. M. Duterte était plus enclin au commerce et aux investissements chinois. La décision unilatérale et soudaine des Philippines de suspendre le VFA est intervenue après qu’un sénateur, l’ancien chef de la police nationale qui a mené la guerre contre la drogue de M. Duterte, s’est vu refuser un visa pour les États-Unis.
En février 2020, le président Duterte avait déclaré que les États-Unis devaient payer s’ils voulaient être présents à proximité des forces armées chinoises. Mais il a également reconnu la nécessité de leur présence aux Philippines. Et le 14 juin, la suspension a été reportée pour la troisième fois, après juin et novembre 2020, afin de répondre aux « préoccupations concernant certains aspects particuliers de l’accord ».
La Chine revendique des parties du territoire des Philippines
Cette décision intervient alors que la Chine s’est récemment intéressée de près au territoire maritime des Philippines.
La mer de Chine méridionale comporte d’importantes routes commerciales, des eaux de pêche et d’éventuelles ressources pétrolières et minérales. Mais la Chine ne reconnaît pas un arrêt de 2016 de la Cour internationale de justice rejetant sa revendication historique d’environ 90 % de la mer de Chine méridionale. Elle a également condamné les constructions chinoises d’îles artificielles dans la région. Et cette zone, de la taille du Mexique, comprend la mer des Philippines occidentales.
M. Duterte avait minimisé l’accord avec les États-Unis, qu’il considérait à l’époque comme un simple bout de papier, afin de favoriser l’aide économique et les investissements chinois.
Mais en mars 2021, environ 200 bateaux chinois sont entrés dans la zone économique exclusive des Philippines. Cela a obligé le président à renforcer sa présence militaire en mer de Chine méridionale. La Chine a condamné cette démarche qu’elle considère comme une escalade dans le conflit. Les navires de pêche, sans aucun soldat à bord selon Pékin, compliquent tout du moins les industries de la pêche et de l’énergie offshore pour les autres pays côtiers.
« Certaines choses dans la vie ne peuvent pas être négociées, et c’est l’une d’entre elles », a déclaré M. Duterte en avril en faisant référence aux revendications de Pékin. Cela ne semblait pas le cas à l’époque pour le Visiting Forces Agreement.
« Some things in life cannot be bargained, and this is one of them », told Duterte in April referring to the claims of Beijing. It wasn’t the case for the Visiting Forces Agreement.
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Sources et liens utiles :
- Department of Foreign Affairs of the Republic of the Philippines, Twitter, juin 2021