Dans le cadre d’une réforme d’optimisation fiscale, l’Indonésie prévoit d’augmenter le taux de TVA et de supprimer des produits alimentaires ou des services d’éducation des exonérations.

Le gouvernement indonésien a publié un projet de loi visant à moderniser le système fiscal du pays. Afin d’augmenter les recettes de l’État, le pays augmenterait le taux de TVA à 12 % au lieu des 10 % actuels.
Mais le projet de loi prévoit également d’appliquer la taxe à certains produits de base qui faisaient auparavant partie des catégories non taxables.
Il s’agit de produits alimentaires tels que le sel, le sucre, les fruits, les légumes, le lait, les œufs, la viande ou même le riz. Jusqu’à présent, toutes les catégories de produits alimentaires étaient exonérées de TVA car ils étaient considérés comme des produits de première nécessité. Toutefois, la taxation de produits de base tels que le riz, qui constitue l’un des principaux éléments du régime alimentaire indonésien, a suscité la polémique.
Le ministre indonésien des finances, Sri Mulyani, a tenté de préciser quels types de produits alimentaires seraient soumis à la TVA.
Seuls les aliments haut de gamme ou importés seraient taxés, et non les produits de base vendus sur les marchés traditionnels et habituellement consommés par la population. Par conséquent, le riz produit par les agriculteurs indonésiens ou acheté par Bulog, une entreprise publique qui gère la chaîne d’approvisionnement et les stocks de riz, ne serait pas taxé.
En revanche, le riz haut de gamme importé, tel que le riz Basmati ou Shirataki, devrait être taxé, a déclaré le ministre le 15 juin lors d’une visite sur un marché, selon CNBC Indonésie. Ce type de riz peut coûter 5 à 10 fois plus cher que la production locale et est consommé par les ménages plus aisés. Le bœuf de qualité supérieure, comme le bœuf de Kobe ou de Wagyu, serait également taxé.
Le gouvernement indonésien affirme que la réforme fiscale est une question de justice sociale
De même, les services éducatifs feront partie de la réforme.
Mais le gouvernement souhaite exempter certaines catégories d’écoles. Un porte-parole du bureau des impôts indonésien a souligné qu’il souhaitait exonérer de TVA les services d’éducation ayant des missions sociales et humanitaires, ou ceux qui sont utiles à la population en général, comme les écoles élémentaires publiques.
Actuellement, le régime prévoit un taux de TVA unique de 10 % pour tous les biens et services soumis à l’impôt. Mais il est également prévu de créer un régime multi-tarifaire avec des taux d’imposition différents selon les catégories.
Le ministre des finances a estimé que la nouvelle structure fiscale répondait davantage à un principe de justice qu’à une volonté de générer des recettes. La nouvelle structure fiscale ne s’appliquera pas avant 2022, la priorité étant de soutenir l’économie pendant la crise de Covid-19.