Le ministre indien de l’environnement a lancé le plan de réintroduction du guépard. L’espèce a disparu en Inde depuis 70 ans.>
Le 6 janvier, le ministre de l’Environnement de l’Union, Bhupender Yadav, a lancé le Plan d’action pour l’introduction du guépard en Inde lors de la réunion de l’autorité nationale de conservation du tigre.
Le projet démarrera dans les prochains mois avec la mise en liberté de 12 à 14 guépards en provenance d’Afrique du Sud, de Namibie et du Botswana dans le parc national de Kuno, dans l’État du Madhya Pradesh au centre de l’Inde.
Le parc s’étend sur 748 kilomètres carrés, soit environ la superficie de Singapour ou du Bahreïn, et est dépourvu d’habitations humaines. Vingt-trois villages ont été déplacés ces dix dernières années pour permettre la réintroduction du félin.
Les léopards sont déjà présents en nombre dans le parc national de Kuno, avec une densité d’environ 9 léopards pour 100 km².
Cinquante félins devraient être introduits au cours des cinq prochaines années. En août dernier, des troupeaux de cervidés ont été relâchés dans la nature en prévision de la réintroduction des guépards dans le sanctuaire de Gandhi Sagar, dans le Madhya Pradesh.
Les autorités considèrent qu’il s’agit d’un succès à court terme si 50 % d’entre eux survivent au cours de la première année. Le projet échouerait si les guépards introduits ne survivent pas ou ne parviennent pas à se reproduire au bout de cinq ans.
Les guépards ont disparu en Inde à cause de la chasse et de la destruction de leur habitat naturel.
Les trois derniers guépards vivant en Inde ont été abattus en 1947
Selon le rapport, la chasse est désormais interdite et l’habitat disponible est actuellement sûr et suffisant pour que le guépard puisse vivre en Inde.
Les trois derniers guépards vivant en Inde ont été abattus en décembre 1947, quelques semaines après l’indépendance du pays du Royaume-Uni. Cependant, des observations du félin jugées crédibles ont continué à être enregistrées dans le sous-continent indien, notamment au Pakistan, jusque dans les années 1990.
Il n’y a presque plus de guépards en Asie, à part en Iran mais où ils sont aux bord de l’extinction avec une population d’environ 40 individus.
Les réflexions sur la réintroduction du guépard en Inde ont débuté en 2009. Le plan d’action a été approuvé par le ministre en novembre de l’année dernière.
Le projet n’est pas uniquement motivé par l’aura et l’image de cet animal, mais plutôt pour son rôle dans l’équilibre des écosystèmes, explique le rapport. À l’instar du tigre dans les forêts humides, « le guépard comblera le vide » dans les habitats « très maltraités » que sont les forêts claires, les savanes et les prairies.
Le nom même de l’animal, Cheetah, provient du sanskrit des peintures rupestres néolithiques du centre de l’Inde et signifie « le tacheté », souligne le rapport.
En 2011-12, les estimations des coûts du projet s’élevaient à 4,3 trillions de roupies (56 millions de dollars au taux de change actuel). Avec les guépards, l’Inde espère également générer des revenus grâce au tourisme animalier.