La Turquie a publié un plan contre les violences faites aux femmes après s’être retirée de la Convention d’Istanbul, considérée comme allant à l’encontre des valeurs familiales traditionnelles du pays.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé le 4 mars une série de mesures visant à réduire les actes de violence envers les femmes.
En juillet dernier, la Turquie a été le premier pays à se retirer de la Convention d’Istanbul, un traité européen historique contre les violences faites aux femmes qu’elle avait pourtant été la première à signer il y a dix ans.
Selon les dirigeants turcs, la convention qui porte le nom de la plus grande ville du pays ne respecte pas les valeurs familiales traditionnelles et tente de légitimer l’homosexualité. La convention d’Istanbul interdit toute discrimination en fonction de l’orientation sexuelle.
Après s’être retiré du traité, Ergodan a lancé un plan de protection des femmes, mais il ne rejette plus la violence fondée sur l’orientation sexuelle.
Les femmes lesbiennes, bisexuelles et transgenres sont confrontées à des niveaux élevés de discrimination en Turquie et sont vulnérables au mariage forcé ou même à du « viol correctif », selon un rapport du Conseil de l’Europe en 2018.
Vendredi, Erdogan a déclaré que les réformes judiciaires augmenteraient les peines de prison lorsque des actes « d’homicide volontaire, de blessures délibérées, de torture et de mauvais traitements » sont perpétrés contre des femmes. Elles augmenteraient également la peine de prison minimale pour les crimes ou les menaces à l’encontre d’anciens ou d’actuels conjoints.
Le harcèlement serait passible de prison et les femmes victimes de violences se verraient attribuer gratuitement un avocat, a déclaré Erdogan.
Au total, 72 femmes ont été tuées en Turquie depuis le début de l’année, selon la plateforme We Will Stop Femicide. Au moins 416 femmes ont été tuées en 2021, et des dizaines d’autres ont été retrouvées mortes dans des circonstances suspectes, selon le groupe.
Le dirigeant turc a déclaré que les réformes seraient bientôt soumises au vote du parlement.