Une petite étude israélienne a montré des résultats prometteurs dans la réduction du trouble de stress post-traumatique grâce à un traitement à l’oxygène. Il s’agit d’une approche biologique plutôt que d’essayer de guérir uniquement par la psychothérapie.
Une petite étude israélienne a montré que l’oxygénothérapie hyperbare pouvait réduire les effets de stress post-traumatique.
Les résultats de l’essai randomisé et mené entre mars 2018 et avril 2019 ont été revues par les paris et publiés le 22 février dans la publication scientifique Plos one. La recherche a été menée par l’Université de Tel Aviv en coopération avec le Centre médical Shamir, un hôpital public d’Israël.
Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est un trouble de l’anxiété qui peut survenir chez les personnes qui ont vécu ou été témoins d’un événement traumatique.
L’équipe a testé le traitement à l’oxygène sur 18 militaires vétérans souffrant de SSPT pour qui les médicaments et la psychothérapie s’avèrent inefficaces. Un autre groupe de 17 vétérans présentant des conditions similaires a servi de groupe témoin.
À l’issue de l’oxygénothérapie en chambre pressurisée, la moitié des patients n’étaient plus considérés comme souffrant de SSPT. Le traitement consistait en 60 séances effectuées quotidiennement, cinq fois par semaine.
La médecine hyperbare n’est généralement pas utilisée pour soigner le stress post-traumatique. Elle est cependant administrée aux personnes souffrant d’empoisonnement au monoxyde de carbone comme les pompiers ou les mineurs, de gangrène et d’infections dans lesquelles les tissus manquent d’oxygène. Les plongeurs qui subissent un accident de décompression peuvent également être traités par l’oxygénothérapie hyperbare.
Les patients se rendent dans un caisson dont la pression est supérieure à la moyenne atmosphérique et respirent de l’oxygène pur, évitant ainsi que les tissus ne meurent par manque d’oxygène.
Les traumatismes modifient la structure et le fonctionnement du cerveau
La nouveauté est cette approche physiologique du traitement du trouble de stress post-traumatique.
En effet, les traumatismes provoquent des altérations durables de l’activité cérébrale et de la structure du cerveau. D’une certaine manière, l’oxygénothérapie a cherché à réparer les lésions cérébrales.
“Nous avons cherché à traiter le TSPT de manière à agir sur les changements physiques réels dans le cerveau”, a déclaré au Times of Israel la Dr Keren Doenyas-Barak, membre de l’équipe à l’origine de l’étude.
Après la thérapie, les symptômes associés au TSPT et les résultats de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau se sont tous les deux améliorés. Après une séance d’oxygénation, l’étude a montré une augmentation de l’activité cérébrale du lobe frontal, région responsable de la régulation des émotions, et de l’hippocampe, qui joue un rôle important dans la mémoire (des dommages à l’hippocampe peuvent être la conséquence d’un manque d’oxygène).
Selon l’étude, l’oxygénation cérébrale activerait la neuroplasticité, c’est-à-dire la capacité du réseau neuronal du cerveau à se modifier et, par conséquent, à guérir des blessures dues à un traumatisme.
Sept sujets traités par l’oxygénation ont même fait apparaître de nouveaux souvenirs de l’événement traumatique au cours de la seconde moitié du traitement. Pour l’un d’entre eux, le souvenir est même apparu brusquement sous forme de flash-back, indique l’étude. Cette récupération de la mémoire était inattendue pour les chercheurs.
Cependant, le groupe témoin savait qu’il n’avait pas subi l’oxygénothérapie, étant donné la nature du traitement, ce qui peut affecter les réponses au questionnaire et les résultats de l’IRM. L’autre principale limite de l’étude est la taille très réduite de l’échantillon, qu’il faudrait élargir avant de tirer des conclusions plus affirmées.