La facturation d’un supplément sur la climatisation des VTC, considérée comme abusive par le service de défense des consommateurs, n’est désormais plus légale à Rio de Janeiro.
À Rio, tous les véhicules de transport avec chauffeur devront fonctionner avec l’air conditionné. La définition du texte de loi, publiée au Journal officiel ce lundi, interdit aux conducteurs de ces voitures de facturer un montant supplémentaire sur l’utilisation de la climatisation.
Les chauffeurs VTC avaient jusqu’ici pour habitude de proposer des services de climatisation uniquement lorsque les utilisateurs réservaient leur course en catégorie supérieure, et donc à un coût plus élevé.
Pour éviter le non-respect des règles, le texte stipule que les voitures dont la climatisation est en panne devront quitter temporairement la plateforme. « Jusqu’à ce que les plateformes de services de transport de passagers basés sur des applications soient en mesure de fournir des informations claires sur l’utilisation ou non de la climatisation dans toutes les catégories de services disponibles, tous les véhicules de service doivent circuler avec la climatisation, sans facturation supplémentaire pour le consommateur, quelle que soit la catégorie de service contractée », indique un extrait de la résolution.
Interrogé par le média brésilien O Dia, Léo Xavier, 46 ans, conducteur d’application depuis dix ans dans l’État de Rio de Janeiro – qui compte environ 15 000 professionnels du secteur – reconnaît que l’utilisation de la climatisation est importante non seulement pour les passagers, mais aussi pour les chauffeurs qui travaillent jusqu’à 12 heures d’affilée sous des températures élevées. Il affirme également que les chauffeurs sont durement touchés par la différence de tarif pratiquée par les applications, qui n’ont pas adapté les tarifications suite à la hausse du prix du carburant.
« De nombreux collègues choisissent de conduire avec la climatisation éteinte afin de réduire les pertes et de réaliser un bénéfice à la fin de la journée. Nous sommes également pénalisés lorsque nous travaillons sans climatisation, ce que personne ne souhaite, mais la tarification des courses est dépassée. Depuis combien de temps n’y a‑t-il pas eu d’augmentation ? Il y a eu une augmentation du prix du carburant, mais il n’y a pas eu d’augmentation de nos tarifs », déclare-t-il.
58,5 °C ressentis en novembre
Certains passagers comprennent les plaintes des chauffeurs concernant l’augmentation du prix de l’essence à cause de la climatisation. Cependant, ils ne pensent pas non plus qu’il soit juste de passer du temps dans la chaleur. « Rio de Janeiro est une ville très chaude où l’on se sent rapidement à bout de souffle. C’est encore plus vrai avec un enfant en bas âge. C’est compliqué », a déclaré Rafael Pardal, un utilisateur de VTC interrogé par Globo.
En effet, la mégalopole brésilienne enregistre régulièrement des records de chaleur. En novembre dernier, la température ressentie a même atteint les 58,5 °C. Durant ce mois de canicule, une jeune femme de 23 ans avait perdu la vie, victime d’un malaise, alors qu’elle se trouvait dans la file d’attente pour entrer au stade et assister au concert de la star américaine Taylor Swift. Son décès serait la conséquence d’un phénomène d’épuisement thermique, selon le rapport d’autopsie publié la semaine suivant l’incident par des médias brésiliens.
Le chauffeur Marcos Tinoco Câmara, 45 ans, travaille avec des applications de covoiturage depuis cinq ans. À O Dia, il rappelle que lorsqu’il a commencé à travailler dans le secteur, les voitures devaient obligatoirement être équipées de l’air conditionné. « Le seul problème, c’est que les coûts ont augmenté et que nous ne faisons pas de bénéfices. L’argent que l’on gagne en une journée de travail est parfois entièrement consacré à l’essence », explique Câmara, qui n’a pas renoncé à utiliser la climatisation pendant ses heures de travail.
L’Association brésilienne de la mobilité et de la technologie (Amobitec), qui compte Uber et l’application brésilienne de VTC 99 Taxi parmi ses membres, a commenté la résolution du Bureau de défense des consommateurs de Rio de Janeiro, affirmant que les chauffeurs partenaires devraient convenir avec les passagers d’utiliser la climatisation, « en vue du meilleur confort mutuel, quel que soit le type de véhicule loué dans l’application ». Elle a également déclaré que le conducteur est celui qui fournit le service aux passagers, et que les entreprises ne peuvent donc pas le forcer à allumer l’équipement.