Les autorités américaines ont restitué neuf antiquités pillées à la Jordanie.
Elles avaient été saisies chez un collectionneur milliardaire américain, Michael Steinhardt, dans le cadre d’un accord historique annoncé en décembre.
Le bureau du procureur du district de Manhattan a saisi 180 objets auprès de Michael Steinhardt dans le cadre d’un accord prévoyant la restitution d’antiquités issues d’un traffic d’oeuvres d’art contre la garantie d’éviter des poursuites judiciaires. M. Steinhardt, 81 ans, est le fondateur d’un hedge fund et un philanthrope présidant la Steinhardt Foundation for Jewish Life.
Il n’était pas accusé d’avoir volé les objets lui-même et a soutenu n’avoir commis aucun crime. Mais le bureau du procureur a estimé qu’il « savait, ou aurait dû savoir après une recherche raisonnable » que les antiquités avaient été volées et vendues illégalement. « Pendant des décennies, Michael Steinhardt a fait preuve d’un appétit vorace pour les artefacts pillés sans se soucier de la légalité de ses actes », a déclaré le procureur en décembre.
Le ministère jordanien des Antiquités et l’ambassade des États-Unis en Jordanie ont organisé une cérémonie à Amman, la capitale jordanienne, le 1er mars pour présenter les objets qui ont été « illégalement passés en contrebande depuis la Jordanie et obtenus par un collectionneur d’antiquités aux États-Unis », a déclaré l’ambassade dans un communiqué.
« Cela témoigne de l’engagement des États-Unis à contribuer à la protection du patrimoine culturel de la Jordanie. Avec le rapatriement d’antiquités jordaniennes aujourd’hui, nous tenons cette promesse », a déclaré l’ambassadeur Henry T. Wooster.
Les communiqués de presse n’ont pas mentionné le nom de Michael Steinhardt.
Depuis décembre, les autorités américaines ont renvoyé les objets pillés par Steinhardt en Turquie, en Grèce, en Bulgarie, en Libye, en Irak et désormais en Jordanie.
Jihad Yassin, un responsable du ministère palestinien du Tourisme et des Antiquités, a déclaré que les objets provenant de Cisjordanie devaient être restitués aux Palestiniens et que son ministère s’apprêtait à soumettre une requête à l’UNESCO sur cette question.
Le bureau du procureur a expliqué qu’il suivait les accords d’Oslo de 1995. Ceux-ci stipulent que les artefacts de Cisjordanie devant être restitués aux Palestiniens doivent être résolus dans le cadre d’un accord de paix.