Tomates, oignons, laitue… pour soutenir ses agriculteurs, le Botswana prévoit de continuer à interdire les importations de légumes

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18 mai 2022

Le Botswana a mis en place une interdiction d’importations de 16 légumes pendant deux ans et ne prévoit pas d’y mettre fin d’ici là.

Oignons

En décembre 2021, le ministère du développement agricole et de la sécurité alimentaire du Botswana a émis une restriction de longue durée sur l’importation de certains produits maraîchers.

Cette décision a été prise dans un objectif de « prospérité pour tous » et, à ce titre, de soutenir les agriculteurs, le secteur horticole et d’affirmer son indépendance agricole en interdisant les importations de légumes.

Depuis le 1er janvier, il est interdit d’importer au Botswana tomates, carottes, betteraves, pommes de terre, choux, laitue, ail, oignons, gingembre, curcuma, piments, courges butternut, pastèques, poivrons, maïs doux et herbes aromatiques.

Cette décision est censée stimuler la production locale plutôt que d’acheter ces produits à l’étranger, principalement en provenance d’Afrique du Sud. Les quatre principales cultures du Botswana sont le sorgho, le maïs, le millet et les pois/légumineuses.

L’interdiction ne sera réexaminée que tous les deux ans et le ministre botswanais de l’agriculture, Fidelis Molao, a déclaré que l’interdiction d’importation était « là pour rester » lors d’une conférence avec les acteurs du secteur du tourisme et de l’hôtellerie, a rapporté le journal Mmegi le 16 mai.

Il a même ajouté que d’autres légumes pourraient être interdits d’importation à l’avenir.

Depuis l’introduction de cette restriction, des témoignages font état de pénuries locales et d’une flambée des prix. De plus, les consommateurs ne trouvent pas forcément que les légumes disponibles sont de bonne qualité désormais. Et la demande des légumes étrangers semble rester élevée, car des personnes sont régulièrement prises en train d’importer illégalement des légumes. Plus moderne, l’agriculture sud-africaine produit des aliments moins chers. En outre, une politique de fermeture des frontières peut avoir des avantages limités.

Pour le ministre, il n’y a pas de retour en arrière possible puisque « les agriculteurs ont déjà effectué les semis. Nous avons le sol, nous avons la capacité mais nous n’avons pas le marché adéquat disent les agriculteurs », argumente M. Molao.

Le Botswana a en réalité mis en œuvre des interdictions d’importation de produits alimentaires depuis plusieurs années.

En 2019, le Botswana a déjà mis en place des interdictions d’importation temporaires sur les tomates, pommes de terre, choux, carottes, betteraves et poivrons verts.

Mais depuis plusieurs années, les agriculteurs en voulaient plus et plaidaient pour une interdiction permanente des importations de légumes, avançant qu’ils ont la capacité de satisfaire à la demande du pays puisque les pommes de terre, les tomates, les choux, les carottes ou les betteraves pousseraient facilement sur le sol botswanais selon eux. Cependant, ils étaient réticents à investir dans de nouvelles cultures car ils n’avaient aucune garantie que l’on achèterait leurs produits.

Une interdiction permanente est cependant difficile à mettre en œuvre car elle violerait les accords commerciaux entre le Botswana et les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe, selon le ministère de l’agriculture.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.