Toutes les compagnies aériennes de l’UE peuvent désormais proposer des vols directs illimités vers des pays d’Asie comme les Philippines, Singapour ou la Thaïlande

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18 octobre 2022

Dans le cadre d’un accord sur le transport aérien entre l’Union européenne et l’ASEAN, les compagnies aériennes de 37 pays peuvent désormais effectuer un nombre illimité de vols directs entre pays membres. Il y aura également davantage de possibilités d’effectuer un vol vers un pays puis de se rendre directement dans un troisième.

Avion européen
© Kevin Woblick, 2019

L’Union européenne et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE ou ASEAN) ont signé le 17 octobre un accord de transport aérien lors de la 28e réunion des ministres des transports de l’ASEAN à Bali, en Indonésie, afin de renforcer la connectivité entre les deux régions.

Prenant effet immédiatement, ce premier accord de transport aérien de bloc à bloc remplace plus de 140 accords bilatéraux déjà en place, contribuant à réduire les complexités administratives, et instaure un cadre pour les pays qui n’en avaient pas.

L’une des conséquences directes est que toutes les compagnies aériennes de l’Union européenne peuvent désormais effectuer des vols directs au départ de n’importe quel aéroport de l’UE à destination de tous les aéroports des dix États de l’ASEAN, à savoir Brunei Darussalam, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam.

Il en va de même pour toutes les compagnies aériennes de l’ASEAN, avec des vols illimités vers des aéroports de l’UE.

De plus, chaque compagnie aérienne pourra assurer jusqu’à 14 vols commerciaux par semaine à destination ou en provenance de chaque État membre de l’UE, avant de se rendre dans n’importe quel pays tiers. Ces vols sont effectués avec les droits de trafic de cinquième liberté qui permettent aux transporteurs de se rendre à l’étranger, de déposer des passagers ou décharger du fret, puis de reprendre des passagers ou une cargaison avant de se rendre dans un pays tiers. Cela signifie par exemple qu’une compagnie aérienne aura la possibilité de voler de Prague à Singapour, puis directement décoller vers Manille. Les compagnies aériennes de l’ASEAN pourront également opérer plus facilement des vols transatlantiques pour l’Amérique via des capitales européennes.

Sept premières liaisons hebdomadaires seront disponibles immédiatement et les sept autres deux ans après l’entrée en vigueur de l’accord, mais uniquement sur des liaisons non exploitées par des compagnies aériennes de l’autre pays, l’une des dispositions visant à éviter des distorsions du marché.

Un nombre illimité de services de fret est immédiatement autorisé à opérer avec les droits de cinquième liberté entre les deux régions et au-delà vers n’importe quel pays tiers.

L’accord devrait offrir une plus grande variété de destinations, davantage de fréquences de vol et d’options de voyage entre l’Asie du Sud-Est et l’Europe, certaines routes seront ouvertes pour la première fois, et des prix plus compétitifs.

L’un des objectifs est de permettre de concurrencer les offres de compagnies aériennes du Moyen-Orient.

Mais les conséquences de cette libéralisation du marché dépendront également de nombreux facteurs, tels que la rentabilité des liaisons, de la demande et des infrastructures de plus petits aéroports, entre autres.

Les négociations entre la Commission européenne et l’ASEAN pour un accord régional ont débuté en 2016 et ont été finalisées en juin 2021.

Pour la commissaire européenne aux transports Adina Vălean, cet accord de transport aérien « soutiendra la reprise du secteur de l’aviation après la COVID-19 et rétablira la connectivité indispensable, dont quelque 1,1 milliard de personnes pourront profiter. Cela permettra de stimuler l’activité économique, le commerce, le tourisme et les échanges interpersonnels. »

Budi Karya Sumad, ministre des transports de l’Indonésie et président de la réunion des ministres des transports de l’ASEAN, a déclaré que l’accord « créera des synergies plus harmonieuses pour accélérer la reprise économique, en particulier la connectivité aérienne entre l’ASEAN et l’Europe, et redynamisera l’économie mondiale ».

Chaque pays aura toujours la possibilité d’appliquer ses propres taxes, y compris des taxes sur le kérozène, tant qu’elles s’appliquent à tous les transporteurs.

En ce qui concerne les préoccupations environnementales, « les deux parties ont également reconnu l’importance des questions environnementales et sociales », a brièvement mentionné le communiqué de la Commission européenne. Mme Vălean a ajouté que l’accord « constitue aussi une nouvelle plateforme pour travailler ensemble à notre engagement commun en faveur de transports aériens durables sur les plans économique, social et environnemental ».

L’Union européenne a déjà signé des accords similaires pour d’autres pays partenaires comme les États-Unis, le Canada, le Qatar, les Balkans occidentaux, le Maroc, la Géorgie, la Jordanie, la Moldavie, Israël, l’Ukraine et l’Arménie.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.