Les illuminations de Noël vont très probablement faire l’objet de restrictions dans plusieurs régions d’Europe en raison de la crise énergétique. Le directeur d’une association environnementale allemande appelle à une pause de ces « orgies d’illuminations ».
Jürgen Resch, le directeur général de Deutsche Umwelthilfife, une association environnementale à but non lucratif, souhaite l’arrêt des illuminations de Noël dans les villes et les foyers cette année, a‑t-il déclaré à RedaktionsNetzwerk, la rédaction du groupe de publications régionales Madsack basé à Hanovre.
La consommation d’électricité des illuminations de Noël est débattue depuis plusieurs années, tant pour son impact environnemental que pour son coût. Elle revient sur la table cette année alors que l’Europe est confrontée à une crise énergétique avec une flambée des prix et qu’elle tente de trouver des solutions pour en limiter les conséquences.
M. Resch a déclaré que « compte tenu de la guerre en Ukraine, de la pénurie d’énergie, mais aussi pour la protection du climat, nous devrions faire une pause » dans ce qu’il appelle les « orgies d’illuminations privées ».
Les illuminations de Noël dans les foyers consomment 600 millions de kilowattheures d’électricité par an en Allemagne, ce qui représente la consommation d’électricité d’une ville allemande de 400 000 habitants en un an, selon M. Resch. Il a suggéré qu’un seul arbre soit illuminé par ville cet hiver.
À Berlin, le Sénat a décidé d’annuler sa contribution financière aux illuminations de Kurfürstendamm, une avenue commerciale touristique de la capitale, l’équivalent des Champs Élysées à Paris.
Selon AG City, la communauté qui organise les événements sur le Kurfürstendamm, l’avenue fonctionnait avec environ 140 000 ampoules désormais à LED depuis 2019. L’approvisionnement en énergie coûtait 8 000 à 10 000 euros, « une fraction » du coût opérationnel global, qui comprend notamment son installation. L’avenue comptait économiser de l’énergie cette année pour qu’elle ne coûte que 5 000 euros. Inquiète des conséquences commerciales sur les magasins de l’avenue, AG City demande même désormais des dons privés pour financer ses illuminations de Noël.
La ville de Berlin a également décidé que l’éclairage ornemental des bâtiments publics comme la colonne de la Victoire, le château de Charlottenburg et la porte de Brandebourg, soient éteints. La température dans les bâtiments publics sera abaissée à 19 degrés Celsius, et à 17ºC dans les couloirs et cages d’escalier.
Pour l’avenue des Champs Élysées en France, la période des illuminations de Noël sera raccourcie d’une semaine, du 20 novembre au 2 janvier, et seront éteintes avant minuit au lieu de 2 heures du matin. Le Comité des Champs Élysées, une association à but non lucratif regroupant la plupart des grands magasins de l’avenue, prévoit une économie de 44 % sur la consommation d’énergie et fait valoir que « sobriété énergétique ne doit pas être synonyme de récession économique ou d’austérité psychologique ».
Les lumières de la Tour Eiffel s’éteindront également à 23h45 à la fin des visites, au lieu de 1h du matin, et les autres bâtiments publics de Paris seront éteints à partir de 22h. La température sera fixée à 18ºC à l’intérieur des bâtiments publics pendant la journée, et à 12ºC la nuit.
Compte tenu de la hausse des prix de l’énergie, plusieurs petites villes de France ont également décidé de limiter les illuminations de Noël. Une réflexion qui a lieu dans plusieurs pays. Le ministre irlandais de l’environnement Eamon Ryan a par exemple déclaré que les autorités locales se penchent sur la question des lumières de Noël dans les rues, selon le Irish Times.