Les arnaques en ligne sont en augmentation en Malaisie et les autorités tentent d’enrayer la tendance, la banque en ligne devant connaître une forte croissance au cours des prochaines années dans le pays.
La Banque centrale de Malaisie a annoncé que les institutions financières doivent désormais renoncer aux mots de passe à usage unique (OTP) par SMS utilisés par les banques pour authentifier les utilisateurs qui tentent de se connecter ou de s’inscrire à des services bancaires en ligne.
Dans son discours prononcé lors du salon sur la criminalité financière de Kuala Lumpur le 26 septembre, le gouverneur de la Bank Negara Malaysia, Tan Sri Nor Shamsiah Mohd Yunus, a déclaré que les banques opérant en Malaisie doivent migrer vers « des formes d’authentification plus sûres pour les activités ou les transactions en ligne relatives à l’ouverture de comptes, aux transferts de fonds et aux paiements, ainsi qu’aux modifications des informations personnelles et des paramètres de compte ».
De plus, les clients seront limités à un seul appareil pour pouvoir authentifier des transactions bancaires en ligne.
Les banques devront également disposer d’un support client par téléphone dédié au signalement des incidents d’escroquerie financière. Elles devront renforcer les règles de détection des fraudes et les méthodes d’alerte pour bloquer les transactions suspectes d’escroquerie et informer les clients en cas d’activité suspecte.
Ces mesures de lutte contre la fraude peuvent entraîner certains désagréments, et les transactions bancaires en ligne pourront prendre plus de temps à traiter, prévient le gouverneur.
De plus amples détails sur cette initiative, peut-être sur la manière dont les banques authentifieront leurs clients en toute sécurité, seront annoncés en temps voulu, a‑t-elle ajouté.
L’actualité malaisienne a relayé de nombreuses histoires de victimes d’escroqueries en ligne alors que la banque en ligne devrait connaître une forte croissance au cours des prochaines années dans le pays. Une arnaque par SMS classique est d’envoyer des messages en se faisant passer pour l’établissement bancaire de la personne qui donnera ensuite ses informations bancaires à un faux conseiller.
Selon Tan Sri Acryl Sani Abdullah Sani, inspecteur général de la police malaisienne qui s’exprimait également lors du salon sur la criminalité financière, les arnaques financières en ligne ont augmenté d’environ 50 % au cours des deux dernières années.
Un total de 13 703 cas d’escroquerie en ligne ont été signalés en 2019, impliquant des pertes de 539 millions de ringgit (121 millions d’euros). Il y a eu 20 701 cas d’escroquerie et les pertes se sont élevées à 561 millions de ringgit en 2021 (126 millions d’euros). Les arnaques étaient principalement des arnaques à la vente, liées au commerce en ligne, en provenance de Macao ou d’Afrique, de faux emails professionnels, des faux prêts ou encore des arnaques par SMS, signale l’inspecteur général.
De 2020 à mai 2022, 68% de tous les cas de criminalité commerciale concernaient des fraudes en ligne, a‑t-il ajouté.
Par ailleurs, plusieurs Malaisiens ont été victimes de fausses offres d’emploi à l’étranger. Le ministère malaisien des Affaires étrangères a déclaré que 191 victimes malaisiennes dans cette situation avaient été secourues au Cambodge, en Thaïlande, au Laos et au Myanmar.
Dans le même temps, le ministre adjoint du commerce intérieur et de la consommation Datuk Rosol Wahid a déclaré qu’une licence spéciale pour les entreprises en ligne était en cours d’élaboration afin de protéger les clients en ligne. « Il est important de veiller à ce que les transactions numériques et les entreprises en ligne sur des plateformes telles que les places de marché en ligne, les réseaux sociaux, les sites et les applications de vente en ligne soient conformes et sûres, tout en étant facile d’utilisation. Nous prévoyons également de modifier les réglementations existantes pour permettre ce nouveau mécanisme d’octroi de licences », a‑t-il déclaré au quotidien The Star.
Le ministre a déclaré que la Malaisie s’inspirerait de pays comme les États-Unis, la Chine, Singapour et l’Arabie saoudite sur la manière dont ils régulent les entreprises en ligne.
Entre-temps, la réglementation actuelle, telle que l’affichage d’informations complètes et précises sur le profil de l’entreprise sur le site, sera plus strictement appliquée, a assuré le ministre.