Le risque de pauvreté aux Pays-Bas a atteint en 2022 son niveau le plus bas depuis 1977, avec 637 000 personnes vivant en dessous du seuil de risque, soit 3,8% de la population néerlandaise. Mais sans les aides de l’État pour contrer l’inflation, le risque de pauvreté aurait augmenté pour la première fois en dix ans.
L’année dernière aux Pays-Bas, 637 000 personnes vivaient en dessous du seuil de risque de pauvreté, soit 3,8% de la population. Ce chiffre représente le niveau de risque de pauvreté le plus bas enregistré depuis 1977, selon l’agence de statistiques des Pays-Bas CBS dans une étude publiée le 8 novembre.
En 2021, ce taux était nettement plus élevé, atteignant 5,4% de la population.
L’étude révèle que le gouvernement a largement contribué à réduire le risque de pauvreté.
ela s’est manifesté à travers de nombreuses mesures comme une aide ponctuelle, le « supplément énergie », de 1 300 euros pour les personnes à faible revenu pour compenser les factures d’énergie exceptionnellement élevées ainsi que la réduction de 380 euros sur la facture d’énergie de tous les Néerlandais à cause de l’inflation. Dans le même temps, les Pays-Bas ont enregistré la plus faible consommation de gaz du pays en 50 ans en 2022.
Sans ces aides, près d’un million de personnes auraient été à risque de pauvreté et aurait élevé le taux de pauvreté total à 5,9% de la population. Cela aurait marqué la première augmentation du taux de pauvreté en 10 ans.
Différent du seuil de pauvreté ou d’un indicateur de richesse ou de niveau de vie, le risque de pauvreté permet de comparer des bas revenus par rapport aux revenus du reste de la population d’un pays donné. Basé sur le revenu des foyers, ce qui n’inclut pas le patrimoine ou l’épargne d’un ménage, les personnes encourent ce risque lorsqu’elles appartiennent à un foyer dont le revenu est inférieur à 60% du revenu médian national après les transferts sociaux.
Le seuil du risque de pauvreté varie selon les ménages, allant de 1 200 euros net par mois pour les célibataires à 2 300 euros net par mois pour les couples avec deux enfants.
Le risque de pauvreté se concentre majoritairement dans les grandes villes des Pays-Bas à savoir Amsterdam, Rotterdam, La Haye et Utrecht. Plus de 24% des ménages à risque résident dans ces villes.
CBS souligne également que le nombre d’enfants menacés de pauvreté était relativement bas par rapport aux années précédentes. L’année dernière, 165 000 enfants vivaient dans des foyers menacés de pauvreté, soit 27 000 de moins que l’année précédente.
Cependant, la pauvreté des enfants issus de l’immigration reste un problème majeur. Parmi ceux qui ne sont pas nés aux Pays-Bas, près d’un enfant sur cinq vit en dessous de la limite basse des revenus. La situation est encore plus préoccupante pour les enfants syriens, où un enfant sur deux vit dans une famille dont les revenus ne sont pas suffisants pour subvenir à leurs besoins.
Pour 2023, le supplément énergie fut renouvelé mais à hauteur de 800 euros, et les étudiants vivant en dehors du foyer familial pouvaient recevoir une aide de 400 euros. L’État néerlandais avait budgété un coût de 1,4 milliard d’euros pour 2023, dont 500 million d’euros avaient déjà été utilisé pour financer les aides de 2022.