Le président brésilien Jair Bolsonaro a tenté de revisiter l’histoire du Brésil au baccalauréat en souhaitant parler de révolution pour faire référence à la dictature militaire. Plusieurs employés ont également démissionné quelques jours avant l’examen pour dénoncer les tentatives de censure.

Selon Folha de S.Paulo, le président brésilien a demandé à son ministre de l’Éducation qu’Enem modifie les mots faisant référence au coup d’État militaire de 1964 pour les remplacer par le terme « révolution ».
L’Enem est l’examen national d’évaluation des élèves du secondaire, l’équivalent du baccalauréat. Il peut être utilisé comme test d’entrée à l’enseignement supérieur et comme diplôme de fin d’études secondaires. L’examen commence généralement en novembre et aura lieu les 21 et 28 novembre 2021.
Jair Bolsonaro voulait que le terme de « coup d’État de 1964″, mené par les forces militaires brésiliennes instaurant une dictature militaire entre 1964 et 1985, soit remplacé par le mot « révolution ».
Appeler le coup d’État une révolution renforcerait la vision de l’histoire prônée par l’extrême-droite. Selon le plus grand quotidien du Brésil, la demande a été faite pendant le premier semestre 2021.
L’examen de l’Enem sera plus proche de la vision du gouvernement
Le ministre de l’éducation a également tenté, sans succès, d’inclure 22 enseignants, et des partisans du gouvernement, dans l’élaboration de l’examen de cette année, rapporte Estadão.
Mais début novembre, 37 employés ont démissionné de leur poste à l’Institut national d’études et de recherches pédagogiques. Cet organisme du ministère de l’éducation est chargé de l’évaluation de la qualité du système éducatif et de l’élaboration de l’Enem.
Ils ont alors dénoncé la « fragilité technique et administrative de la direction actuelle », la censure lorsqu’un responsable a demandé le retrait de 20 questions à l’examen, ainsi que des tentatives d’intimidation en raison de la présence inhabituelle d’un agent de la police fédérale dans la salle.
Le président Jair Bolsonaro, l’un des chefs d’État les moins populaires, a réagi aux démissions liées aux accusations de censure. Il a surtout estimé que le montant des dépenses allouées à quelques personnes était « absurde et inadmissible ».
Il a également considéré que l’examen Enem commencera à « ressembler davantage au gouvernement. Personne n’est inquiet par ces questions absurdes du passé. Il est surtout question d’apprendre. »