Le Chili a adopté le projet de loi de la retraite universelle garantie qui augmente les pensions de 2,4 millions de personnes. Financé par des taxes sur l’immobilier et les produits de luxe, le versement complémentaire n’est pas véritablement universel.

Le 26 janvier, la Chambre des députés chilienne a approuvé à l’unanimité le projet de loi de la retraite universelle garantie, qui garantit une retraite complémentaire aux Chiliens.
La loi garantit une pension complémentaire allant jusqu’à 185 000 pesos (231 dollars) par mois.
La loi est prête à être promulguée par le président Sebastián Piñera. Les paiements émis à la population devraient commencer dès le mois de février.
Les personnes éligibles doivent avoir plus de 65 ans et peuvent prouver qu’elles ont vécu au Chili au moins 20 ans depuis l’âge de 20 ans, et peuvent être retraitées ou non. Elles ne peuvent pas faire partie des 10 % de la population la plus riche et doivent avoir une retraite de base inférieure à 1 million de pesos (1 246 dollars) par mois.
Environ 2,4 millions de Chiliens bénéficieront de ces versements alors que le taux d’inflation du pays a atteint 7,2% en 2021, le niveau le plus élevé depuis 2007.
Pour le ministre du Travail et de la Protection sociale, Patricio Melero, la loi garantit qu’aucun retraité ne vivra en dessous du seuil de pauvreté.
Petite augmentation pour les personnes âgées qui n’ont droit à aucune retraite de base
Pour Alejandro Guillier, candidat de gauche à la présidentielle de 2017, la loi est une “réponse à une situation d’urgence nationale et à un échec du système de capitalisation individuelle des retraites qui n’a pas tenu ses promesses“.
La retraite universelle garantie était initialement pensée comme une rémunération complémentaire pour tous les retraités. Mais elle n’est pas universelle en soi.
Les Chiliens qui ne perçoivent aucune retraite ne verront pas une grande augmentation à la fin du mois.
Les Chiliens qui n’ont pas droit à une retraite de l’État reçoivent déjà une pension de solidarité de base de 176 000 pesos par mois. La nouvelle loi n’augmentera pas beaucoup leurs revenus puisqu’ils ne percevront que 9 000 pesos de plus.
La loi a également fini par exclure les 10% les plus riches après les débats dans les chambres législatives.
Pour financer la loi, le Chili a envisagé d’appliquer un impôt sur la fortune mais a préféré appliquer diverses mesures augmentant la fiscalité.
Le Chili crée une nouvelle taxe de 2 % sur les produits de luxe tels que les yachts, les hélicoptères, les jets privés et les voitures de luxe.
Les législateurs ont également augmenté les impôts sur l’immobilier, par exemple en supprimant les crédits de TVA pour les sociétés immobilières et en supprimant des exemptions liées aux revenus locatifs.
Il y a quelques jours, les législateurs chiliens ont voté une réforme du code de l’eau vieille de dix ans.