La Commission des relations extérieures du Congrès péruvien a déclaré le président mexicain persona non grata au Pérou après avoir déclaré que Dina Boluarte était une usurpatrice.
Lundi, la Commission des relations extérieures du Congrès péruvien a approuvé une motion avec 11 voix pour, une voix contre et 3 abstentions qui déclare le président du Mexique Andrés Manuel López Obrador persona non grata au Pérou et dénonce ses déclarations.
M. López Obrador, souvent désigné avec ses initiales AMLO, a manifesté à plusieurs reprises son soutien à Pedro Castillo, l’ancien président du Pérou aujourd’hui en prison.
En décembre, après des mois d’instabilité politique, Pedro Castillo a temporairement dissous le Congrès, convoqué des élections législatives, déclaré qu’il dirigerait le pays par décrets et imposé un couvre-feu.
Mais le Congrès a approuvé une motion de vacance, destituant M. Castillo de la présidence.
Avant d’être arrêté, M. Castillo a essayé de recevoir l’asile politique au Mexique, mais il n’avait pas pu se rendre à l’ambassade mexicaine à Lima, encerclée par des policiers et des civils, selon le président mexicain.
Au cours de cette période de troubles, des dizaines de personnes sont mortes lors de manifestations dans les rues du Pérou.
La vice-présidente Dina Boluarte dirige le pays depuis lors et terminera le mandat pour lequel M. Castillo avait été élu jusqu’en juillet 2026.
Au Pérou, les membres du Parlement critiquent le président mexicain pour son ingérence dans les affaires intérieures du pays.
Ce dernier a également refusé de céder la présidence de l’Alliance du Pacifique entre le Chili, la Colombie, le Mexique et le Pérou à Mme Boluarte, estimant que cela légitimerait un coup d’État de la part des parlementaires.
M. Castillo s’est vu interdire de quitter le pays en novembre et n’a pas pu assister au sommet de l’Alliance du Pacifique qui s’est tenu au Mexique. Le sommet qui devait ensuite se tenir à Lima a été reporté en raison des événements survenus au Pérou.
La semaine dernière, AMLO a qualifié Mme Boluarte « d’usurpatrice », ce qui a motivé la motion de la Commission.
Lundi, lors de sa conférence de presse quotidienne, le président mexicain a déclaré qu’une telle motion contre lui n’était pas correcte, mais qu’il s’agissait également d’un motif de « fierté » venant de la part de politiciens qu’il considère comme ayant inventé des crimes pour emprisonner M. Castillo.
La motion approuvée par la Commission des relations extérieures du Congrès péruvien ne rompt pas les relations diplomatiques avec le Mexique.