Les ambassadeurs d’Arabie saoudite, du Koweït et du Yémen reviennent au Liban

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8 avril 2022

Les ambassadeurs d’Arabie saoudite, du Koweït et du Yémen reviennent au Liban après plusieurs mois de tension.

Najib Mikati, premier ministre du Liban
Najib Mikati, premier ministre du Liban

L’Arabie saoudite, le Koweït et le Yémen ont annoncé jeudi le retour de leurs ambassadeurs au Liban, marquant amélioration des relations avec Beyrouth après plusieurs mois de tensions.

Fin octobre, l’Arabie saoudite, premier client du Liban, et Bahreïn ont annulé toutes leurs importations en provenance de Beyrouth. Puis, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Koweït ont rappelé leurs ambassadeurs.

Bahreïn a même demandé à ses citoyens de quitter le Liban quelques jours plus tard, après « une série de déclarations inacceptables et offensantes faites par des responsables libanais ».

Les décisions des États du Golfe ont été prises après qu’une interview vidéo du ministre libanais de l’information a refait surface sur Internet. Il y déclarait, alors qu’il n’était pas en fonctions officielles représentant le pays, que la guerre au Yémen menée par les forces militaires saoudiennes était devenue absurde et devait cesser.

Le ministre George Kordahi avait rejeté toute « accusation d’inimitié envers l’Arabie saoudite » et a expliqué qu’il avait exprimé des pensées personnelles. Mais cela n’a pas apaisé les relations avec l’Arabie saoudite. Il a même démissionné en espérant que cela pourrait apaiser les tensions juste avant une visite officielle de la France, partenaire historiquement proche du Liban, en Arabie saoudite en décembre.

Les relations avec les pays du Golfe sont en fait tendues depuis des années à cause de l’influence croissante du Hezbollah soutenu par l’Iran. Le Hezbollah dispose d’une milice plus puissante que l’armée libanaise.

Tous ces pays du Golfe considèrent le Hezbollah comme une organisation terroriste. Il s’avère que le parti politique chiite libanais – et l’Iran – soutiennent les rebelles houthistes qui ont chassé le président yéménite en 2015. Ces événements ont conduit aux frappes militaires des États musulmans sunnites, sous le leadership de l’Arabie saoudite, contre le mouvement Houthi.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré que son ambassadeur revenait suite aux appels des forces politiques libanaises « modérées » et après les remarques du Premier ministre Najib Mikati sur la « fin de toutes les activités politiques, militaires et sécuritaires » qui touchent l’Arabie saoudite et d’autres États du Golfe.

« Cette démarche est une réponse à la promesse de Beyrouth de mettre fin aux activités et aux pratiques offensant les pays arabes », a déclaré le ministère yéménite dans un communiqué repris par l’agence de presse étatique du pays.

Ces annonces interviennent une semaine après que l’Arabie saoudite et les rebelles Houthis ont convenu d’une trêve de deux mois reconductibles dans une guerre qui a « alimenté l’une des pires crises humanitaires au monde », selon le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

Najib Mikati a tweeté que le Liban était « fier de son appartenance arabe ». Le pays, qui souffre de l’une des crises les plus graves de son histoire, accueillerait volontiers un soutien économique régional alors qu’il vient de conclure un projet d’accord pour une aide de 3 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international, soumis à une série de réformes.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.