En Italie, le nombre de stages post-formation a doublé en moins de 10 ans. Généralement sous-payés, ces stages ont davantage augmenté dans la catégorie des 55 ans et plus ces dernières années que dans toutes les autres tranches d’âge.
En 2020, il y avait environ 235 000 stages hors formation en Italie, selon le rapport annuel publié par le ministère du Travail et des Politiques sociales en mai 2021.
Et même s’ils ne représentent que 3 % de tous les stagiaires post-formation, le nombre de travailleurs effectuant un stage qui ont plus de 55 ans a plus que doublé en moins de 10 ans.
En 2020, il y avait au moins 7 225 stagiaires âgés de plus de 55 ans. C’est plus de deux fois plus qu’en 2012, où 3 139 personnes de plus de 55 ans effectuaient un stage. En 2019 déjà, il y avait 180 % de stagiaires âgés d’au moins 55 ans de plus qu’en 2012, alors que l’augmentation globale des stagiaires au cours de la même période était de 94%.
Deux tiers de ces stagiaires seniors étaient des hommes.
En Italie, les stages post-formation ou extrascolaires sont destinés aux jeunes et aux chômeurs qui ont terminé leurs études ou leurs formations afin d acquérir des compétences professionnelles et décrocher un emploi. Le ministère ne comptabilise ici que les stages effectués après un cursus mais pas ceux qui s’inscrivent dans un programme éducatif ou de formation.
Compensation minimum de 300 euros par mois pour un stage post universitaire
Aucune limite d’âge n’étant fixée par les autorités italiennes, environ la moitié de ces stagiaires ont moins de 24 ans, et 83 % moins de 35 ans. Mais cela signifie aussi que 17 % d’entre eux ont 35 ans ou plus.
Avec la pandémie de COVID-19 qui frappe l’économie italienne, les entreprises ont réduit le nombre de stagiaires post-formation de 34 % en 2020 pour presque toutes les tranches d’âge. Sauf pour la catégorie des 55 ans et plus, où ils n’ont diminué que de 18 %.
Pour le site créé en 2009 Repubblica degli stagisiti, pour République des stagiaires, ces stagiaires aux cheveux gris sont très probablement des personnes « dans des situations extrêmement difficiles prêtes à tout pour obtenir une compensation mensuelle, même s’il ne s’agit pas d’un vrai salaire mais simplement d’une indemnité de stage ».
En Italie, la rétribution minimale prévue par la loi pour un stage post-formation est de 300 euros. Mises en place au niveau régional, le minimum le plus élevé alloué à ces stagiaires se trouve dans la région du Latium avec 800 euros par mois.
En 2019, l’Istat, l’institut national italien de statistiques, considérait qu’une personne seule de moins de 60 ans qui vivait dans une ville comme Turin ou Milan avait besoin de 840 euros par mois pour vivre décemment.