La Banque de Lettonie veut réduire la circulation des pièces d’un et de deux centimes d’euro. Des dizaines de tonnes de pièces sont perdues chaque année par la population.
La Banque de Lettonie souhaite que les autorités lettones trouvent une solution pour réduire la circulation des pièces d’un et de deux centimes d’euro, a déclaré Zita Zariņa à la radio publique Latvijas radio.
Selon ce membre du conseil d’administration de la Banque de Lettonie, environ 10 millions de pièces d’un centime et 8 millions de pièces de deux centimes sont frappées chaque année, ce qui équivaut à peu près au nombre de pièces que les résidents lettons perdent chaque année.
Toutes ces pièces abandonnées dans de vieux portefeuilles, des poches de jeans, sous des meubles ou dans la rue représentent 260 000 euros qui disparaissent chaque année de l’économie lettone. Les deux plus petites pièces de l’euro représenteraient également 47 tonnes de pièces en acier cuivré perdues chaque année.
L’une des options consisterait à retirer ces pièces de la circulation. Selon la Banque de Lettonie, qui fait un sonde la population tous les ans sur cette question, elle est grosse modo divisée en deux entre les personnes qui sont pour et celles qui sont contre.
Mais cette solution nécessiterait un accord dans l’ensemble de la zone euro, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Le débat sur l’avenir des pièces de un et deux centimes d’euro est presque aussi ancien que l’euro lui-même, apparu en 2002.
En 2013, la Commission européenne avait publié une note après avoir étudié les questions relatives à la poursuite de l’émission de ces pièces. La production de pièces de un et de deux centimes était une activité très clairement déficitaire pour les États membres de la zone euro. Dans de nombreux États membres de la zone euro, la frappe de ces pièces coûte plus cher que leur valeur nominale, ce qui entraîne ce que l’on appelle un seigneuriage négatif.
Changer le processus de production ou le matériau des pièces pour réduire les coûts nécessiterait également un accord à l’échelle de la zone euro. La Banque de Lettonie fait pression pour introduire la règle de l’arrondi, qui peut être mise en œuvre par les différents pays, afin de réduire la circulation des pièces.
Mais selon la Commission Européenne, la population craint généralement que la disparition de ces petites valeurs n’entraîne une augmentation des prix, un scénario d’autant plus réaliste dans le contexte actuel de forte inflation en Europe. Pour les commerçants, cela réduirait la possibilité d’afficher des prix psychologiques (par exemple 12,99 euros).
Les deux pièces sont de loin les plus frappées et la demande n’a cessé de croître. Selon la Banque centrale européenne, les pièces de un et deux centimes représentaient 48 % des 145 milliards de pièces en circulation dans la zone euro en février 2023, une part qui n’a cessé de croître depuis 2002.
Mais la Commission avait relevé un paradoxe : bien que les personnes semblaient attachées à ces pièces, ils ne les remettaient pas en circulation.