Plus de 4 % des supermarchés inspectés au Portugal au cours des derniers mois facturaient des produits aux clients à un prix supérieur à celui affiché dans les rayons.

Au Portugal, les produits payés à la caisse peuvent être plus chers que les prix affichés dans les rayons. Ces derniers mois, l’Autorité portugaise de sécurité alimentaire et économique (ASAE) a procédé à des inspections régulières dans les supermarchés pour lutter contre la « spéculation sur les prix ».
Et elle a déjà ouvert 11 autres dossiers pénaux pour spéculation sur les prix pour la seule année 2023, rapporte le journal portugais Jornal de Noticias qui a eu accès aux données les plus récentes de l’agence.
Les variations de prix des produits observées en janvier peuvent varier de 2 %, 10 centimes, à plus de 50%. Au cours des mois précédents, certains prix ont pu augmenter de près de 70 %.
En septmebre, l’autorité a en effet commencé à procédér à des inspections dans 292 supermarchés et hypermarchés du pays. Elle a alors engagé 16 procédures pénales pour spéculation sur les prix, soit pour 5,5 % des magasins visités.
Dans un second rapport partagé en décembre, l’ASAE a engagé 10 autres procédures pénales pour spéculation sur les prix après l’inspection de 270 détaillants au cours des semaines précédentes. Au total, l’ASAE a inspecté 562 détaillants en 2022 et ouvert 26 procédures pénales pour spéculation sur les prix (4,6 %).
Et les premiers chiffres de 2023 montrent que 4,2 % des 256 supermarchés visités cette année ont vu leurs clients payer des produits plus que les prix affichés, confirmant que la pratique perdure. « Il n’y a pas d’inversion du comportement » chez les acteurs de la distribution, a déclaré Pedro Portugal Gaspar à Jornal de Noticias.
De nombreux cas de non-conformité sont liés aux promotions annoncées dans les rayons pour des aliments tels que les pâtes, les céréales, le lait, les œufs, les pommes de terre, les oignons, le beurre, la viande et le thon. Mais les rabais ne sont pas appliqués à la caisse.
Et les magasins de taille modeste, qui ne sont pas aussi équipés que les grandes chaînes pour gérer numériquement les changements de prix, ne sont pas nécessairement ceux chez qui les prix diffèrent entre les rayons et la caisse. L’ASAE constate que les prix supérieurs aux prix affichés sont surtout pratiqués par les grands distributeurs, avec une plus forte représentation des supermarchés de taille moyenne des aires urbaines de Lisbonne et de Porto, sans pour autant rendre publiques les entreprises concernées.
Pingo Doce et Continente sont les deux plus grands distributeurs au Portugal.
En décembre, M. Gasper a déclaré à CNN Portugal qu’il ne pouvait pas dire si les variations de prix étaient intentionnelles. Toutefois, il prenait l’affaire au sérieux et souhaitait la combattre « radicalement », car cette distortion « ne doit pas être considérée comme un acte unique, mais plutôt multipliée par l’apport de trésorerie quotidien du produit » vendu dans les multiples supermarchés et hypermarchés des grands distributeurs du pays.
Les variations de prix sont également plus difficiles à détecter par les clients puisque les prix augmentent déjà beaucoup en raison de l’inflation, souligne l’ASAE.
Les délits de spéculation sur les prix peuvent entraîner une amende et de six mois à trois ans de prison en théorie. Mais les responsables de magasins ne devraient être condamnés qu’à une amende dont le montant dépend de l’ampleur de la spéculation.