En Italie, la Cour de cassation confirme la révocation d’une enseignante absente 20 ans sur 24

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26 juin 2023

En Italie, la Cour de cassation a confirmé la révocation d’une professeure d’histoire et de philosophie d’un lycée de la région de la Vénétie pour ses méthodes d’enseignement douteuses durant ses 24 années de carrière au cours de laquelle elle fut absente la plupart du temps.

Cour de Cassation d'Italie
Cour de Cassation d’Italie. Illustration | © Jens-Olaf Walter

L’agence de presse italienne ANSA rapporte le 26 juin que la Cour de cassation a confirmé la révocation d’une enseignante d’histoire et de philosophie aux méthodes d’enseignement contestées. De plus, elle n’aura finalement travaillé que 4 ans sur les 24 dernières années de sa carrière.

Les 10 premières années ont été marquées par une absence totale tandis que les 14 autres comprennent plus de 10 années de congés maladies. Elle n’aura au final enseigné que quatre mois consécutifs lors desquels elle a provoqué de nombreuses plaintes des élèves et des parents.

« Approximative, impartiale et pas préparée » à ses cours, c’est le témoignage des anciens élèves de cette enseignante de 56 ans, au lycée de Chioggia, non loin de Venise.

Après le verdict de la cour de cassation, elle vient d’être révoquée pour son « incompétence permanente et absolue ». La cour indique que la notion de liberté dans l’enseignement « inclut certes une autonomie dans le choix des méthodes d’enseignements appropriés », mais cela « ne signifie pas que l’enseignant ne mette en œuvre aucune méthode ni qu’il ne peut organiser et structurer le cours ».

Avant ce jugement, le directeur du lycée de Chioggia avait demandé une inspection de cette professeure par le MIUR, le ministère de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Durant ces 3 jours, les inspecteurs du MIUR avaient pu s’apercevoir de ses méthodes. L’enseignante était inattentive aux questions des élèves, utilisait très régulièrement son téléphone. L’inspection avait relevé des problèmes dans l’apprentissage des programmes et certains sujets n’étaient pas traités. Par exemple, elle n’abordait pas le travail du philosophe allemand Hegel alors que cela faisait partie du programme des élèves.

A la fin de cette inspection en mars 2013, le MIUR relatait « l’absence de critères durables dans l’attribution des notes, le manque de clarté et la confusion dans les explications, l’improvisation, la lecture mécanique du manuel emprunté à un élève, l’absence de fil logique dans l’enchaînement des cours, l’attribution des notes de manière improvisée et humoristique, la mauvaise manière d’organiser et de préparer les examens. »

Ce jugement montre tout de même les lenteurs de la justice italienne. Après l’inspection de 2013, le ministère avait proposé de suspendre l’enseignante ce qu’elle avait refusé en mettant en avant la « liberté d’enseignement ». Un premier verdict avait alors été rendu en 2018.

Mais le juge du travail avait refusé le révocation parce que l’inspection était trop courte à cause des ses absences répétées afin d’émettre une décision. En 2021, la cour d’appel de Venise avait prononcé la révocation, confirmée donc en 2023 par la cour de cassation.

Cette affaire a fait réagir de l’autre côté des Alpes jusqu’au ministre de l’éducation, Giuseppe Valditara. Sur Twitter, il a insisté sur la rigueur nécessaire, l’importance du rôle d’enseignant et les efforts que le ministère va faire pour que l’enseignement se déroule avec professionnalisme.

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Antonin Perrault

Antonin est un contributeur de Newsendip.

Il a grandi en France et aime à peu près tout ce qui touche au sport.