Santé Publique France démontre que la réduction du trafic routier a apporté des bénéfices sanitaires non négligeables grâce à une meilleure qualité de l’air.

L’agence nationale de santé publique a publié une étude soulignant que la réduction de la pollution atmosphérique au cours du printemps 2020 avait entraîné des « bénéfices non-négligeables pour la santé ». La réduction du transport fut le principal facteur d’amélioration.
Au total, l’agence a estimé que 2 300 décès dus aux particules ambiantes ont été évités pendant le premier confinement pour lutter contre le Covid-19 en France, entre le 16 mars et le 11 mai 2020.
Il est également estimé que 1 300 décès ont été évités en raison d’un niveau plus faible de dioxyde d’azote, un polluant principalement généré par les moteurs à combustion et les engrais. (Les deux chiffres ne peuvent être additionnés car différents polluants atmosphériques peuvent être des facteurs combinés de décès).
Plus de la moitié des personnes qui ont été épargnées par les conséquences de la pollution vivent dans des zones urbaines de plus de 100 000 habitants.
La réduction de la pollution a contribué à ralentir le nombre de maladies sur le long terme et à atténuer les difficultés des personnes à faire face aux pathologies existantes, conclut l’agence.
De nouvelles habitudes de déplacement aux bénéfices durables pour la qualité de l’air
Entre 2016 et 2019, on estime à 40 000 le nombre de décès chaque année en France de personnes de plus de 30 ans qui peuvent être attribués à la pollution atmosphérique. C’est 7% du taux de mortalité national. L’espérance de vie est réduite de 8 mois pour les adultes de plus de 30 ans en France à cause de la pollution atmosphérique.
Les chiffres sont cependant en nette amélioration par rapport aux résultats de 2008 avec une réduction de 8 000 décès, soit ‑17% en une décennie.
La pollution atmosphérique provient principalement des systèmes de chauffage des habitations, des activités industrielles, du trafic routier ou des pesticides.
Santé public France souhaite mettre en évidence les avantages durables en matière de qualité de l’air que le confinement a révélés. « En termes d’actions publiques, la baisse du trafic dans les zones urbaines ou la diminution des émissions industrielles sont des leviers efficaces déjà déployés ou en cours de déploiement. En termes de changements comportementaux, le télétravail ou les modifications de modes de déplacement sont vraisemblablement appelés à se pérenniser au sein de la société française. »
Par exemple, l’utilisation du vélo en France a considérablement augmenté depuis le début de la pandémie : +67% après le confinement par rapport à 2019 à Paris.
L’agence suggère également l’utilisation de systèmes de chauffage au bois, au lieu du fioul, la diminution de l’ammoniac dans l’agriculture ou la rénovation énergétique des maisons comme facteurs bénéfiques à la qualité de l’air.
En avril 2020, le trafic sur les routes françaises a diminué de 77 % pendant le confinement, ce qui a également entraîné une baisse de 56 % du nombre de victimes d’accidents de la route.
Cependant, malgré une baisse globale du nombre de décès sur les routes, les Pays-Bas ont enregistré le plus haut niveau de morts à vélo depuis 25 ans. Les décès ont même augmenté pendant les périodes où le trafic était moins intense.