Afin d’avoir des bâtiments neutres en carbone, la Commission européenne prévoit d’interdire le chauffage au gaz naturel dans les logements.
Le 15 décembre, la Commission européenne a publié les plans visant à lutter contre la consommation de gaz afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Le « pacte verte » proposé obligerait à ce que tous les nouveaux bâtiments soient à émissions nulles à partir de 2030, et ce dès 2027 pour les nouveaux bâtiments publics. L’initiative s’aligne sur le programme Fit to 55, dans lequel la Commission européenne s’est engagée à obtenir une réduction nette de 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
De cette manière, la Commission cherche à atteindre un parc immobilier à sans émission carbone d’ici 2050.
Plus de subventions pour l’installation de chaudières à combustible fossile d’ici 2027
En Europe, les bâtiments représentent 40% de l’énergie consommée et 36% des émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre liées à l’énergie.
« Utilisant 40 % de notre énergie et générant 36 % de nos émissions de gaz à effet de serre, les bâtiments sont le premier consommateur d’énergie en Europe. Cela s’explique par le fait que la plupart des bâtiments dans l’UE ne sont pas économes en énergie et sont encore principalement alimentés par des combustibles fossiles », a déclaré la commissaire à l’énergie, Kadri Simson. Et « ce sont souvent les personnes les plus vulnérables qui vivent dans les logements les moins économes en énergie et qui ont donc des difficultés à payer leurs factures », a‑t-elle ajouté.
Un bâtiment à énergie zéro ne nécessite qu’une faible quantité d’énergie et ses besoins sont couverts par des sources renouvelables, ce qui peut inclure le chauffage à partir des déchets ménagers.
Le chauffage, l’eau chaude et l’eau froide représentent 80% de l’énergie consommée par les ménages de l’Union européenne. Le nouveau cadre exigera des États membres qu’ils disposent d’une feuille de route pour l’élimination progressive des combustibles fossiles dans le chauffage et le refroidissement d’ici 2040.
À ce titre, les pays ne devront pas fournir de subventions ou d’incitations financières pour l’installation de chaudières à combustibles fossiles, ce qui inclut les chaudières au gaz naturel, à partir de 2027.
Le gaz naturel, deuxième source d’énergie dans l’Union européenne derrière les produits pétroliers
Dans le même temps, la Commission a également proposé un cadre pour décarboner le marché du gaz, passer aux « gaz renouvelables et à faible teneur en carbone, en particulier le biométhane et l’hydrogène » et créer un marché de l’hydrogène.
Le gaz naturel représentait 22% du mix énergétique de l’Union européenne en 2019 et peut représenter plus de 30% de l’énergie consommée dans des pays comme l’Italie ou les Pays-Bas.
Le gaz naturel est considéré comme une énergie de transition entre le pétrole brut ou le charbon et les sources d’énergie plus propres. La Commission européenne estime que la part du gaz naturel dans le mix énergétique devrait être considérablement réduite pour atteindre son objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Elle a proposé que les contrats à long terme pour le gaz naturel fossile ne soient pas prolongés au-delà de 2049.
Dans un pays comme la République tchèque, plus de 30% des ménages tchèques utilisent le gaz naturel comme principale source de chauffage, rapporte iRhozlas. Pour le premier ministre tchèque Andrej Babiš, une telle législation est un non-sens et déconnectée de la réalité.
Les propositions seront examinées par les États membres et le Parlement européen l’année prochaine. La République tchèque prendra la présidence du Conseil de l’Union européenne en juillet 2022, après les six mois du mandat français.