Le Danemark accorde ses premières licences pour séquestrer du carbone sous la mer du Nord

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6 février 2023

Le Danemark a accordé ses trois premières licences pour la séquestration de dioxyde de carbone dans la partie danoise de la mer du Nord. Le pays espère ainsi emprisonner 13 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an à partir de 2030 avec ces licences.

séquestration du dioxyde de carbone
Dans une stratégie de captage et de stockage du carbone, le dioxyde de carbone liquéfié est envoyé dans les profondeurs du sous-sol afin d’y être piégé indéfiniment | © Greensand project

Le Danemark a accordé trois licences pour la séquestration du carbone dans la partie danoise de la mer du Nord, a annoncé le ministère du climat et de l’énergie le 6 février. Avec ces licences, le Danemark prévoit de píeger au moins 13 millions de tonnes de carbone par an dans son sous-sol à partir de 2030.

Les licences ont été accordées aux entreprises INEOS, Wintershall DEA dans le cadre du projet du consortium Greensand et à TotalEnergies pour le projet Bifrost.

INEOS et Wintershall DEA estiment être en mesure de stocker 1,5 million de tonnes de carbone par an avant la fin de 2025 – et plus de 8 millions de tonnes par an en 2030. Cela correspond aux émissions d’environ 725 000 Danois par an, soit plus de 13 % des émissions annuelles de CO2 du Danemark. TotalEnergies estime qu’il sera en mesure de stocker plus de 5 millions de tonnes de carbone par an à partir de 2030.

Selon l’étude géologique du Danemark et du Groenland, le Danemark dispose d’un potentiel de stockage pouvant atteindre 22 milliards de tonnes, ce qui représente environ 500 à 1 000 ans d’émissions de carbone danoises.

Les investissements dans les projets Greensand et Bifrost s’élèvent à 612 millions de couronnes danoises (82 millions d’euros), l’État danois en finançant 46 %.

La séquestration du dioxyde de carbone dans le sous-sol suscite l’intérêt des pays et des industriels, qui y voient un moyen d’atteindre leurs objectifs climatiques et de réduire les émissions de carbonne. Il s’agit également d’une nouvelle opportunité commerciale pour le Danemark.

Avec la séquestration du carbone, le dioxyde de carbone est capté dans les installations industrielles et pressurisé pour devenir liquide. Il est ensuite acheminé par bateaux ou par pipelines là où le carbone est stocké en profondeur dans des réservoirs ou des aquifères salins.

Grâce aux licences, les trois entreprises enfuieront le carbone dans des gisements de pétrole et de gaz épuisés et dans des aquifères salins jusqu’alors inexplorés, à 1 ou 2 kilomètres sous les fonds marins, en pompant le CO2 dans de petites poches situées dans des couches de grès ou de calcaire et ainsi entérrées sous d’épaisses couches d’argile imperméable.

La mer du Nord est une zone centrale pour le pétrole, le gaz et l’énergie éolienne offshore européens.

Le Danemark prévoit également de développer une stratégie de piégeage du carbone sur son territoire.

L’usine d’oxyde d’Ineos en Belgique a servi de phase de test pour le projet Greensand, d’où le CO2 a été acheminé dans des conteneurs spéciaux vers une plateforme offshore en mer du Nord pour être envoyé dans un puits.

En septembre, le gouvernement danois a signé un protocole d’accord avec la Belgique sur le transport transfrontalier de CO2 destiné au stockage géologique, afin de faciliter le mouvement international du carbone.

L’Agence danoise de l’énergie a annoncé le même jour qu’elle avait suspendu le traitement de tous les projets d’éoliennes en mer en cours, car ils pourraient être en infraction avec la législation de l’Union européenne. Le Danemark prévoit de multiplier par cinq sa capacité d’énergie éolienne en mer d’ici à 2030, ce qui correspond à 9 GW d’éolien en mer. Le ministère a déclaré que les objectifs restent inchangés pendant qu’il enquête sur les raisons de la suspension.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.