La Nouvelle-Zélande avait prévu d’appliquer à grande échelle une interdiction de fumer qui aurait réduit le tabagisme de 95 % d’ici à 2025. Le nouveau Premier ministre néo-zélandais a déclaré qu’il envisageait d’annuler cette interdiction, en invoquant un certain nombre de possibles « conséquences inattendues ».
Christopher Luxon, Premier ministre néo-zélandais, a déclaré que son gouvernement reviendrait sur la législation nationale pour interdire le tabac aux nouvelles générations.
Cette loi, proposée en 2021 et adoptée en 2022 pour un début d’application progressive en 2024, interdit aux jeunes d’acheter du tabac, ce qui aurait permis de créer de faire des générations sans tabac. M. Luxon a exprimé son désaccord avec ce plan en raison des potentielles « conséquences inattendues », sans rapport avec les risques du tabagisme pour la santé. M. Luxon a déclaré qu’il avait l’intention d’abroger la loi.
Ayesha Verrall, l’ancienne ministre déléguée à la santé, avait soumis L’interdiction de fumer générationnelle en 2021 pour répondre aux problèmes de santé publique causés par le tabagisme. Son projet fut soutenu par l’ancienne Première ministre, Jacinda Ardern, qui avait elle-même déclaré que « la moitié des personnes qui commencent à fumer meurent de ses effets [en Nouvelle-Zélande] ».
La législation doit réduire le nombre de bureaux de tabac de 94 % (de 8 000 à 500) et interdit aux personnes âgées de 18 ans ou moins d’acheter des produits du tabac.
L’interdiction n’incluait pas de restrictions sur le vapotage. Le gouvernement a estimé que ce nouveau plan générerait des bénéfices d’une valeur de 11 milliards de dollars néo-zélandais (6 milliards d’euros aujourd’hui), répartis pour moitié entre les économies réalisées sur les dépenses de santé et les gains de revenus liés à l’augmentation de la productivité.
« Conséquences inattendues »
Le Premier ministre Luxon a déclaré qu’il n’était pas d’accord avec les « mesures spécifiques » imposées par la législation, bien qu’affirmant que le tabagisme était un problème de santé public.
Dans une interview accordée à la chaîne de télévision publique TV New Zealand, M. Luxon a déclaré qu’il n’était pas d’accord avec la législation parce qu’il pensait que les buralistes locaux risquaient de devenir une cible pour la criminalité.
« Si vous êtes le seul magasin [à vendre du tabac] dans une petite ville de Nouvelle-Zélande, vous devenez une cible massive pour la criminalité, a déclaré M. Luxon. Nous pensons que l’on assistera à l’émergence d’un vaste marché noir qui échappera en grande partie aux taxes. »
Il a ajouté qu’il serait « tout à fait hypocrite » qu’une personne de 36 ans soit autorisée à fumer mais pas une personne de 35 ans. Malgré son désaccord avec la législation, il a déclaré que les taux de tabagisme « baisseront » au cours de son mandat, comme ils l’ont fait « au cours des 30 dernières années ».
Les données sur les taux de tabagisme en Nouvelle-Zélande montrent en effet qu’ils diminuent chaque année depuis 1983, lorsque 33 % des adultes (15 ans et plus) fumaient. En 2019, ce taux était descendu à 10,9% et à 8% en 2022.
Le Parti national (NP) de M. Luxon, au pouvoir depuis cette année, a annoncé un certain nombre de réductions d’impôts. Dans ce contexte, Mme Verrall, qui avait initialement proposé le projet de loi, s’est exprimée sur les médias sociaux pour commenter le choix d’annuler la mise en oeuvre de la loi. Elle a déclaré que le parti de M. Luxon finançait les réductions d’impôts en permettant à davantage de personnes de fumer ce qui générerait des recettes fiscales sur les produits du tabac.
Une pétition en ligne a été créée pour empêcher l’abrogation de la législation, avec 1 690 signatures au moment d’écrire ces lignes.