La Suisse rejette des lois sur le climat

2 minutes de lecture
14 juin 2021

La Suisse a voté pour l’application de 5 lois et initiatives. Les trois lois relatives au changement climatique et à l’environnement ont été rejetées. Les lois COVID-19 et antiterroriste ont été acceptées.

Vote

Le 13 juin, les citoyens suisses ont participé aux habituels référendums pour approuver les projets de loi à appliquer.

Ils ont refusé la loi sur le CO2 par 51,6 % des voix. Les initiatives contre les pesticides et pour une eau potable propre ont été largement rejetées, avec 61 % des votants contre. Le taux de participation de 60 % de la population éligible est beaucoup plus élevé que les moyennes des années précédentes.

La loi révisée sur le CO2 visait à réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2030. Elle prévoyait des taxes sur les billets d’avion, le gaz ou les combustibles fossiles. Le secteur de la construction aurait vu s’appliquer de nouvelles normes pour des bâtiments plus économes en énergie. Plus de la moitié de l’argent collecté devait être redistribuée à la population et aux entreprises. Le reste de l’argent devait alimenter un fonds pour le climat nouvellement créé.

Au début, les sondages indiquaient que la population était favorable à cette mesure, mais sa popularité s’est érodée.

Les résultats peuvent en effet faire office de surprise. Tous les partis, à l’exception de l’Union démocratique du centre, avaient soutenu la loi. Les médias suisses rapportent que les électeurs ont pris leur décision pour des raisons économiques. Le slogan de l’UDC, un parti conservateur nationaliste, était en effet « Avant la fin du monde, la fin du mois », faisant référence aux difficultés économiques rencontrées par les méanges pour joindre les deux bouts.

Les deux initiatives populaires auraient interdit les pesticides de synthèse et restreint les conditions d’octroi des subventions environnementales. L’Assemblée fédérale, qui détient le pouvoir législatif en Suisse, avait jugé ces initiatives trop abruptes. Pourtant, elles bénéficiaient de 55 % d’opinions favorables dans les sondages il y a encore deux mois de cela.

Les politiques suisses jugeaient les initiatives populaires trop abruptes

L’initiative contre les pesticides était censée interdire l’utilisation de pesticides de synthèse en Suisse pour l’agriculture, la transformation des denrées alimentaires ou l’entretien des infrastructures publiques et des jardins privés. Elle aurait également touché les infrastructures sportives telles que les stades de football. Elle aurait également conduit à l’interdiction de l’importation de produits alimentaires utilisant des pesticides. L’industrie agricole avait dix ans pour s’y conformer en cas d’adoption.

L’initiative pour une eau potable propre et une alimentation saine aurait modifié les règles permettant aux exploitations agricoles de recevoir des subventions. Elle ajoutait l’obligation pour les agriculteurs de cesser d’utiliser des pesticides, de n’administrer des antibiotiques que lorsque les animaux sont malades et non à titre préventif, et d’entretenir le bétail avec des aliments qu’ils produisent eux-mêmes.

Les initiatives populaires peuvent modifier la Constitution suisse si elles recueillent 100 000 signatures – soit 1,2 % de la population suisse – en moins de 18 mois pour faire l’objet d’un référendum. La population n’approuve généralement que 10 % des initiatives populaires qui lui sont présentées.

Dans l’ensemble, les villes ont voté en faveur de l’extension de la loi sur le CO2 et des initiatives populaires, tandis que les zones rurales, plus touchées par les restrictions, s’y sont opposées.

La loi Covid-19 a été approuvée afin de soutenir financièrement les entreprises pendant la pandémie de Covid-19. La loi antiterroriste, qui consiste à intercepter préventivement les personnes suspectées de terrorisme, a reçu 57% de votes favorables.

Découvrez plus d’actualités sur la Suisse

Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.