Le gouvernement italien veut supprimer une taxe sur les voitures les plus puissantes

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12 mai 2023

Le gouvernement italien envisage de supprimer la « super vignette », une taxe spécifique aux véhicules équipés de moteurs thermiques puissants et mise en place pour limiter l’achat de voitures polluantes.

Ferrari
© Dante Juhasz

Matteo Salvini, ancien premier ministre et actuel ministre des infrastructures et des transports, a confirmé le 11 mai que le gouvernement souhaitait supprimer le superbollo, ou super vignette, qu’il considère comme « une taxe odieuse, » afin de « donner de l’oxygène » au marché automobile.

La taxe s’applique aux véhicules motorisés dont la puissance du moteur thermique dépasse 185 kW (251 CV). Les propriétaires de ces véhicules doivent payer 20 euros pour chaque kW dépassant la limite de 185 kW (1 kW équivaut à 1,36 CV).

L’impôt s’applique principalement aux voitures de luxe et de sport – notamment les Ferrari, Maserati et Lamborghini – ainsi qu’à certaines berlines et SUV.

Les voitures équipées de moteurs moins puissants doivent également payer une vignette, qui peut atteindre 587 euros par an pour une voiture de 185 kW. Ensuite, 20 euros sont ajoutés pour chaque kW excédentaire – la puissance des moteurs électriques n’étant pas prise en compte dans le calcul – bien que le montant diminue avec les années. La taxe passe progressivement de 20 euros à 12 euros cinq ans après la première immatriculation de la voiture, 6 euros après dix ans, 3 euros après 15 ans pour ensuite n’avoir aucun coût supplémentaire pour les voitures âgées de plus de 20 ans.

Le superbollo rapporte environ 100 000 millions d’euros de recettes fiscales à l’Italie chaque année.

Le président de l’Automobile Club d’Italie, Angelo Sticchi Damiani, a salué la nouvelle de la suppression d’une taxe « aussi injuste qu’inutile », qui représente « une anomalie dont le seul effet est de fausser et de déprimer le marché automobile national, qui compte les constructeurs les plus prestigieux du monde. Son abolition rétablira la pleine liberté dans la production et l’achat de voitures, sans limitations artificielles ».

La suppression de cette taxe serait la première étape de l’ambition du gouvernement de réorganiser et de simplifier le système fiscal italien d’ici deux ans, ce qui inclut l’élimination de nombreuses impositions qualifiées de « micro-taxes ».

L’un des symboles d’une fiscalité italienne jugée excessive est la taxe appliquée aux flippers, baby-foot, tables de billard et autres jeux qui ne génèrent pas de gain d’argent. Les propriétaires de bars affirment que cette taxe, qui s’élève à 510 euros en plus de 8 % des recettes, leur coûte plus que les revenus que ce que les jeux rapportent.

La vignette a été introduite pour la première fois en Italie en 1976, puis supprimée en 2005 et partiellement réintroduite en 2007. En France, la vignette automobile fut supprimée en 2001.

En 2011, le gouvernement Monti avait décidé de taxer les véhicules à moteur puissants dans une logique de protection de l’environnement afin de décourager l’utilisation de véhicules polluants. Il a renforcé la réglementation en 2012.

Mais sa suppression a été débattue et remise sur la table depuis des années en Italie, ses détracteurs avançant qu’elle restreint le marché automobile et fait perdre des recettes au pays à cause du manque à gagner de la TVA sur la vente de voitures.

Le gouvernement de centre-gauche d’Enrico Letta, qui avait succédé à celui de M. Monti, avait souhaité abroger la taxe en 2013. Le sujet a refait surface pas plus tard que l’année dernière.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.