Le Portugal a lancé un titre de séjour automatique en ligne pour les lusophones

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14 mars 2023

Une nouvelle procédure en ligne a été mise en place au Portugal pour accélérer le traitement des milliers de demandes de titres de séjour en attente d’approbation. Mais le serveur du site peut parfois être surchargé à cause du trafic élevé.

portail de titre de séjour pour les pays lusophones
Le Portugal a lancé un nouveau portail de titre de séjour pour les pays lusophones | © Ministère de l’administration intérieure, Twitter

Depuis le 13 mars, les citoyens des pays lusophones bénéficient d’une procédure simplifiée, numérique et rapide pour obtenir un titre de séjour au Portugal.

Lors du premier jour de fonctionnement du nouveau portail, les autorités ont déjà reçu plus de 9 700 demandes de permis de séjour le lundi à 18 heures, selon le gouvernement portugais.

Le site permet aux immigrants de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) d’obtenir automatiquement un permis de séjour sans avoir à se rendre dans un centre du Service portugais de l’immigration et des frontières (SEF), sauf s’il s’agit de mineurs.

Le SEF a délivré 1 515 documents à la fin de la première journée. Avant le lancement du site internet, les autorités s’attendaient à ce que les demandeurs reçoivent leurs documents dans un délai de 72 heures.

La procédure coûte 15 euros, soit à peu près le même prix que la création d’une carte d’identité portugaise. Le visa est valable un an et est renouvelable pour deux périodes successives de deux ans. Sur les quelque 10 000 demandes déjà reçues, 109 nécessitent des contrôles de sécurité supplémentaires.

Mais depuis son lancement hier, le site éprouve quelques difficultés à faire face à l’afflux de visiteurs désireux de recevoir un permis de séjour.

La nouvelle procédure en ligne fait partie d’une opération visant à réduire la bureaucratie et à accélérer le processus pour les nombreuses demandes de visa toujours en attente d’une réponse. Pour l’instant, elle n’est accessible qu’aux ressortissants des pays de la CPLP qui ont déjà formalisé une demande de visa et qui attendent une réponse. Le service sera ensuite étendu à toutes les demandes de permis de séjour en provenance des pays lusophones.

Les États membres de la CPLP dont les citoyens peuvent bénéficier de cette nouvelle procédure d’immigration rapide sont le Brésil, l’Angola, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, le Mozambique, São Tomé e Príncipe et le Timor-Oriental. La plupart des demandes de séjour au Portugal proviennent du Brésil.

Il y a environ 150 000 demandes en attente provenant de pays lusophones. Toutefois, certaines personnes pourraient ne plus avoir l’intention de bénéficier de ce type de visa, a indiqué Fernando Silva, directeur du SEF, lors d’une conférence de presse vendredi.

Tous pays confondus, le Portugal compte 300 000 demandes de titres de séjour pour 2021 et 2022 qui sont toujours en attente d’être traitées.

Le Portugal tente de réduire la bureaucratie pour les demandes de cartes de séjour

Le gouvernement portugais a mis en place une série de mesures afin de faciliter les procédures pour immigrer sur son territoire, dont des amendements à la loi sur les étrangers en novembre. L’opposition de centre-droit, le Parti social-démocrate (PSD) et le Parti populaire (CDS) ont critiqué ces amendements.

Le nouveau portail pour les lusophones fait suite à un accord signé en juillet 2021 entre les membres de la CPLP pour promouvoir la mobilité entre les pays en améliorant les procédures de migration.

Depuis novembre, les demandes d’obtention et de renouvellement de permis de séjour des citoyens des États membres de la CPLP sont exemptées de la présentation d’une assurance voyage valide, d’une preuve des moyens de subsistance et d’une copie du billet de retour. De plus, la demande de visa ne doit plus être faite en personne mais peut être effectuée en ligne, sauf s’il s’agit d’un mineur.

Ce nouveau titre de séjour quasi-automatique doit toutefois faire l’objet d’une approbation préalable avant de pouvoir demander une autorisation de séjour, dont les conditions varient selon que les personnes sont des travailleurs nomades numériques, des demandeurs d’emploi, des étudiants, des chercheurs, des bénévoles ou des mineurs.

En février, le ministre de l’administration intérieure, José Luís Carneiro, a déclaré que les immigrés des pays de la CPLP bénéficieraient d’un statut protégé pour une durée d’un an, équivalent à ce qui a été donné aux citoyens fuyant la guerre en Ukraine et accueillis par le Portugal.

Depuis août 2022, les permis de conduire des citoyens des pays de la CPLP et de l’OCDE sont valables au Portugal sans qu’il soit nécessaire d’avoir un permis portugais.

Les visas de travail pour tous les migrants ne sont plus accordés sur une base « exceptionnelle », mais nécessitent seulement une promesse d’embauche et une inscription à la sécurité sociale portugaise. De plus, les étrangers de tous les pays peuvent demander un Visa de Recherche d’Emploi, accordé pour 120 jours et prolongeable de 60 jours, à condition que les personnes soient inscrites à l’Institut de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (IEFP), le service public portugais de l’emploi, en tant que demandeurs d’emploi.

Le service de l’immigration et des frontières est également en cours de restructuration pour devenir une nouvelle agence portugaise pour la migration et l’accueil, qui s’occupera des affaires administratives et sera séparée des questions policières. La restructuration, qui devrait entrer en vigueur à la fin du mois, a pris plus de temps que prévu et a été reportée à plusieurs reprises.

La population étrangère résidant légalement au Portugal a augmenté en 2022 pour la septième année consécutive, totalisant 757 252 personnes, selon les données du SEF. Les citoyens brésiliens restent la première communauté étrangère dans le pays, avec un total de 233 138 personnes, soit 13 % de plus qu’en 2021.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.