En s’engageant tous deux à atteindre la neutralité carbone en 2050, la Malaisie et le Sri Lanka devront mettre fin à la construction de nouvelles centrales électriques au charbon. À l’approche de la COP26, plusieurs pays ont arrêté cette année leurs centrales à charbon pour atteindre la neutralité carbone.
Le 27 septembre, le Premier ministre malaisien Ismail Sabri Yaakob a promis que son pays deviendrait neutre en carbone d’ici 2050, lors de l’annonce du 12ème plan de la Malaisie, un plan d’action pour la croissance du pays pour les cinq prochaines années.
La huitième des neuf priorités concerne l’accélération de la croissance verte. « Je m’engage à ce que la Malaisie devienne un pays neutre en carbone dès 2050″, a déclaré le nouveau Premier ministre devant le Dewan Rakyat, la Chambre des représentants.
La plupart des promesses de neutralité carbone se concentrent sur la compensation des émissions de carbone émises par un pays ou une entreprise. Toutefois, une étude d’Oxfam met en garde contre le fait que ces objectifs de neutralité carbone pourraient constituer une distraction dangereuse dans la lutte contre le changement climatique.
La Malaisie prévoit d’introduire une taxe sur le carbone, d’investir dans les véhicules électriques ou d’établir un plan économique pour les zones marines, mais les détails des mesures de réduction des émissions de carbone seront finalisés d’ici la fin de 2022, a ajouté le premier ministre.
Toutefois, le gouvernement s’est déjà engagé à ne plus construire de nouvelles centrales électriques au charbon.
L’électricité sera produite par des centrales au gaz, un autre combustible fossile qui émet deux fois moins de carbone que le charbon.
Le Sri Lanka, signataire de l’accord No New Coal Power Compact
Le même jour, le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, déclarait également que son pays deviendrait neutre en carbone d’ici 2050.
« Notre objectif est d’abandonner les combustibles fossiles, de promouvoir la décarbonisation et de faire du Sri Lanka un pays neutre en carbone d’ici à 2050″, a‑t-il déclaré lors du Forum international de l’énergie des Nations unies, selon Reuters.
En outre, le Sri Lanka a signé le No New Coal Power Compact (pacte pour une énergie sans charbon), une initiative encouragée par les Nations unies afin de mettre un terme à la construction de centrales électriques au charbon.
Avant le sommet des Nations unies de la COP26 sur le climat qui se tiendra à la fin de l’année, les gouvernements du Chili, du Danemark, de la France, de l’Allemagne, du Monténégro et du Royaume-Uni se sont également engagés à cesser de construire ou d’autoriser de nouveaux projets de production d’électricité à partir du charbon en signant le No New Coal Power Compact.
Une semaine avant le sommet des Nations unies, la Chine s’est engagée à ne plus financer de nouveaux projets de centrales au charbon à l’étranger, bien qu’elle reste très dépendante du charbon pour son mix énergétique.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, la production d’électricité à partir du charbon a représenté 30 % des émissions mondiales de CO2 en 2019, la plupart provenant d’Asie. En effet, les centrales à charbon de la région ont 12 ans d’âge en moyenne, alors que leur durée de vie économique est d’environ 40 ans.
D’autres pays d’Asie se sont engagés à devenir neutres en carbone au début de cette année. Le Japon et la Corée du Sud souhaitent également atteindre cet objectif d’ici 2050. L’Indonésie arrête ses centrales au charbon pour atteindre la neutralité carbone, mais avec une échéance fixée à 2060. La Chine vise des émissions nettes nulles pour 2060. La Thaïlande propose la neutralité carbone pour 2065.
Alors que la popularité des centrales au charbon tend à s’estomper, le gaz naturel est perçu comme une alternative abordable et une énergie de transition, alors que son prix est à son plus haut niveau depuis 2008.