Le Canada est devenu le 44ème pays à interdire les essais de cosmétiques sur les animaux

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5 juillet 2023

Le Canada est devenu le 44ème pays au monde à avoir interdit les essais de produits cosmétiques sur les animaux.

campagne anti essai animal
Campagne d’Animal Aid et Lush au Royaume-Uni et en Irlande contre les essais sur les animaux en laboratoire | © Lush, avril 2023

Le 27 juin, Jean-Yves Duclos, ministre de la Santé du Canada, a annoncé que le gouvernement interdisait les « essais de cosmétiques, cruels et inutiles, sur les animaux au Canada ».

Le pays a modifié la Loi sur les aliments et drogues pour mettre fin à l’expérimentation animale dans le domaine des cosmétiques, ce qui signifie que les entreprises ne seront plus autorisées à tester des produits cosmétiques sur des animaux ou à vendre des cosmétiques dont l’évaluation de l’innocuité repose sur des données d’expérimentation animale.

Avec cette mesure, le Canada devient le 44ème pays au monde à interdire les tests de cosmétiques sur les animaux, selon la Humane Society International.

L’Union européenne et ses 27 États membres, la Suisse, le Royaume-Uni, la Norvège, l’Australie, la Colombie, la Corée du Sud, Taïwan, l’Inde ou encore le Mexique sont parmi les pays où l’expérimentation animale pour les cosmétiques était déjà interdite.

Aux États-Unis, dix États ont interdit l’expérimentation sur les animaux, mais sans qu’il n’y ait de loi fédérale à ce jour.

L’Union européenne a mis en place son interdiction en 2004 et a investi des millions d’euros dans la recherche pour développer des alternatives à l’expérimentation animale, ce qui a permis de réduire de manière significative cette pratique dans l’industrie cosmétique. Selon le gouvernement canadien, les tests de cosmétiques sur les animaux « sont très rares » dans le pays.

Au Canada, la législation fut évoquée pour la première fois au Parlement en 2015, mais l’industrie cosmétique s’y était opposée en raison de son texte jugé trop générique.

« Elle était si mal rédigée que si vous aviez produisiez un shampoing pour chien ou chat, vous n’auriez pas pu l’essayer sur un chien ou un chat pour voir si ça leur plaisait », a justifié Darren Praznik, le président et directeur général de Cosmetics Alliance Canada, la principale association commerciale canadienne représentant 170 entreprises de l’industrie des cosmétiques et des produits de beauté.

Mais « sommes très heureux que le gouvernement adopte cette loi grandement attendue », a déclaré M. Praznik.

Des responsables de The Body Shop et de Lush, deux entreprises opposées aux tests sur les animaux, étaient également aux côtés du ministre Duclos lors de la conférence de presse organisée à Toronto pour annoncer l’interdiction.

L’amendement place « le Canada du bon côté de l’histoire en interdisant cette pratique dépassée », a réagi Brandi Halls, responsable de l’éthique pour Lush Cosmetics North America. « Nous applaudissons le ministre Duclos et Santé Canada d’avoir présenté cette loi et nous remercions toutes les personnes qui ont rendu ce changement possible », a déclaré Hilary Lloyd, vice-présidente du marketing et de la responsabilité d’entreprise de The Body Shop North America.

La loi n’est pas rétroactive, ce qui signifie que les produits déjà commercialisés et qui ont fait l’objet de tests sur les animaux pour établir leur innocuité ne seront pas retirés des rayons.

Pour Humane Society International, les nouvelles formes d’évaluation avec de la modélisation informatique ou les tests utilisant des cellules humaines sont plus efficaces que l’expérimentation animale.

Par ailleurs, l’essor de l’intelligence artificielle pourrait donner des idées aux défenseurs des animaux pour faire disparaitre l’expérimentation animale, y compris dans l’industrie biomédicale où des millions d’animaux sont utilisés chaque année dans les laboratoires pour tester les médicaments.

Au Royaume-Uni, le député travailliste Steve McCabe a appelé le gouvernement, lors d’un débat au Westminster Hall, à ouvrir une nouvelle voie pour que les chercheurs utilisent l’intelligence artificielle et d’autres nouvelles technologies pour tester de nouveaux médicaments au lieu d’expérimenter sur des animaux.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.